Le président du Département de Mayotte, Ben Issa Ousseni, effectue un déplacement à Paris pour « défendre » l’archipel, dont la loi-programme de refondation est actuellement débattue au Parlement. Au programme de cette visite, de nombreux entretiens avec notamment le Premier ministre, le ministre des Outre-mer, le ministre chargé de la Francophonie, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat ou encore, les parlementaires, mais aussi le cabinet de l’Élysée.
« Des décisions importantes vont être prises pour Mayotte » dans le cadre de la loi pour la refondation de ce Département balayé en décembre dernier par le cyclone Chido. « Nous sommes venus ici pour défendre nos réserves, nos amendements », explique Ben Issa Ousseni, citant à la fois la convergence des droits, la lutte contre l’immigration ou encore « la programmation des investissements futurs pour Mayotte ».
L’examen de cette loi-programme a débuté lundi au Sénat. Près de 4 milliards d’euros y sont prévus avait annoncé le ministre des Outre-mer Manuel Valls, tandis que le très sensible volé concernant l’immigration a été adopté par la chambre haute, malgré les réticences de la gauche socialiste et écologiste au Sénat. Le texte doit être adopté mardi prochain avant son arrivée à l’Assemblée nationale.
Reçu par Gérard Larcher à la demande de ce dernier, Ben Issa Ousseni a « particulièrement insisté sur tous les dispositifs liés à l'immigration, liés à la convergence des droits ainsi qu'à la programmation budgétaire des équipements à venir ». Objectif similaire ce midi face à Yaël Braun-Pivet, là aussi reçu à la demande de cette dernière, Ben Issa Ousseni a défendu des dispositifs précis et « fondamentaux », tels que la « déterritorialisation des titres de séjour ».
« Je suis entré dans le détail sur la convergence des droits, parce que nous souhaitons que très rapidement, il y ait des mesures aussi fortes qui soient annoncées dès 2026 en matière de convergence des droits pour les handicapés, pour les retraités, pour que les Mahorais puissent sentir qu'il y a très rapidement des retours, que la loi n'est pas qu'une simple déclaration d'intention, mais qu'il y ait des retours qui soient palpables », a-t-il ajouté.
Pour Ben Issa Ousseni, les premiers jours d’examen du texte « vont dans le bon sens ». « Le Sénat a porté des amendements plutôt positifs pour le territoire. Nous attendons l'Assemblée nationale, notamment sa présidente, sur la partie sociale, cette convergence de droits. Les Mahorais demandent aujourd'hui le droit commun, rien que le droit commun. Nous comptons beaucoup sur nos parlementaires de l'Assemblée nationale et aussi sur sa présidente pour faire évoluer le texte dans le sens de la revendication mahoraise ».
« Nous recherchons une adhésion de l'Assemblée nationale. Ça passe par sa présidente » a poursuivi le président du Département, interrogé après son entretien avec Yaël Braun-Pivet. Car si le passage au Sénat suscite quelques débats, l’examen du texte, notamment sur sa partie concernant la lutte contre l’immigration, promet d’être plus houleux, dans un contexte de majorité fragile.
Ben Issa Ousseni assure aussi travailler avec les deux députées de Mayotte, Estelle Youssouffa (Liot) et Anchya Bamana (RN), tout comme avec les députés LR, lui-même étant issu des Républicains. Ce jeudi après-midi, Ben Issa Ousseni doit aussi s’entretenir avec le ministre chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux, le Mahorais Thani Mohamed-Soilihi, ainsi qu’avec Patrice Faure, directeur de cabinet de l’Élysée, pour faire un suivi de l'examen du texte, de la reconstruction de Mayotte et du déplacement d'Emmanuel Macron dans l'océan Indien.