Vive émotion en Polynésie après le décès d'une fillette placée en famille d'accueil

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Vive émotion en Polynésie après le décès d'une fillette placée en famille d'accueil

Une fillette de sept ans, placée en famille d'accueil, est décédée mardi soir à Papeete, en Polynésie française, selon une information de Polynésie la 1ère confirmée mercredi à l'AFP par le parquet.

Les causes de la mort ne sont pas encore établies. « On ne peut déterminer si le décès est dû à des coups délibérément portés ou à des négligences », a déclaré à l'AFP la procureure de la République Solène Belaouar. L'enquête pourra s'orienter vers un meurtre, des violences ayant entraîné la mort, ou encore un délaissement ayant entraîné la mort, selon les résultats de l'autopsie. Le corps de l'enfant était marqué par un manque de nourriture, de soins et d'hygiène, a indiqué Solène Belaouar.

La fillette avait été confiée à un couple, qui a lui-même amené le corps, déjà sans vie, de l'enfant dans une clinique de Papeete, mardi soir. Ce couple a été placé en garde à vue. Les deux autres enfants qui lui avaient été confiés lui ont aussitôt été retirés, selon des informations confirmées auprès de l'AFP par le parquet.

Tous vivaient à Taunoa, un quartier de Papeete où le voisinage était constitué par la famille élargie, qui a manifesté sa surprise. « Je suis choquée. Je n’y crois pas », confie une résidente du quartier, interrogée par TNTV. « J'ai toujours été admirative, je disais bravo, vous avez fait une bonne action en recueillant ces enfants dont les parents sont en prison », a encore témoigné cette voisine qui n'a pas souhaité donner son nom, mais se présente comme une cousine de la famille d'accueil.

Elle n'avait jamais soupçonné aucune maltraitance. La fillette était scolarisée mais ne s'était pas présentée en classe depuis quelques temps. En Polynésie, l’affaire suscite un vif émoi, et alerte sur « le manque de travailleurs sociaux » a déclaré Cécile Moreau, directrice de l’Association Polyvalente d’Action Sociale Judiciaire de Polynésie (APAJ), interrogée mercredi soir par Polynésie La 1ère.

La Direction des Solidarités, de la Famille et des Égalités (DFSE) en Polynésie « a peu de familles d’accueil qui postulent » et « manque de places en établissement, en foyer d’accueil d’urgence pour les mineurs, et notamment pour les mineurs les plus jeunes, de moins de 12 ans ». « On manque aussi, et là j’en appelle à la population, de gens qui se forment en travail social, de formations en travail social. Et ce sont des professionnels qui sont très recherchés », a-t-elle ajouté.  

Les violences sur mineurs sont toutefois, assure-t-elle, « mieux décelées » et « signalées ». « On a principalement à soutenir des victimes qui sont violentées dans le cadre familial. Elles sont victimes majoritairement de violences physiques, de la part de leurs parents ou de leurs grands-parents majoritairement, ou de violences sexuelles ».

Et d’après Cécile Moreau, la Polynésie française présente un taux de violences sur mineurs nettement supérieur, par rapport à d’autres territoires (DROM, COM et hexagone inclus) et à population équivalente.

Avec AFP