La Réunion : La CPME Réunion présente des « ACTES  » d’urgence pour soutenir l’activité

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La Réunion : La CPME Réunion présente des « ACTES  » d’urgence pour soutenir l’activité

Comme elle l’avait annoncé lors de sa conférence de presse de rentrée, la CPME vient de présenter ses premières propositions d’urgence pour soutenir l’activité économique à La Réunion. Pour rappel, ses propositions s’inscrivent dans la déclinaison de sa vision pour mieux accompagner les paroles d’ « ACTES » pragmatiques : Activités – Compétences – Trésorerie – Engagement/ Évaluation et Territoire – Solidarité / Entraide.

Une situation économique fragile

Pour Eric Leung, Président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises – Réunion, les indicateurs économiques en fin d’année montraient une situation économique contrastée. Il note ainsi que dans sa dernière note de conjointure, l’Agence régionale de développement Nexa estimait que la perte économique subie durant les 2 mois d’arrêt pour cause de confinement n’avait pas encore été totalement absorbée fin 2020. « L’enjeu est que les soutiens nationaux et régionaux soient suffisants pour absorber le manque à gagner générés dans les différents secteurs au cours de cette période et par la suite » annonce-t-il.

Les entreprises réunionnaises ont pu compter sur un volume cumulé d’appuis financiers à hauteur de 1350 millions mais « seulement 10 % en aides directes » rappelle l’organisation syndicale.

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Aussi, la CPME Réunion propose de maintenir ou relancer l’activité en agissant sur les 3 piliers traditionnels de la croissance à la Réunion: la consommation des ménages, la commande publique et l’investissement des entreprises. « Il faut améliorer la compétitivité de nos entreprises pour une meilleure résilience et une souveraineté économique renforcée via un meilleur ancrage de nos productions sur le territoire » déclare le Président Eric Leung. « Nous devons garantir l’augmentation de la valeur ajoutée pour nos chefs d’entreprise. C’est particulièrement vrai pour les indépendants et les professions libérales qui ont été trop peu accompagnés depuis le début de la pandémie ».

 

Comme le rappelle le syndicat d’entreprises, les inquiétudes sur la situation sanitaire et ses conséquences sur l’activité économique sont réelles, avec des prévisions d’investissements orientées à la baisse pour l’année à venir. Interrogés par l’IEDOM sur les évolutions de chiffre d’affaires, les chefs d’entreprise estiment une baisse de 10 % en moyenne au troisième trimestre par rapport au même trimestre en 2019, contre -26 % au deuxième trimestre.
Pour Eric Leung, une attention particulière doit être accordée aux acteurs du tourisme, de la culture et de l’événementiel, et tous les métiers connexes qui doivent rester une priorité des politiques publiques d’accompagnement aux entreprises pour 2021.

Des « ACTES » pour relancer l’activité des entreprises réunionnaises

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La CPME Réunion propose d’abord de soutenir l’activité via des dispositifs de soutien à la consommation des ménages et aux investissements légers dans les entreprises. Elle propose ainsi le déploiement ou la reconduction de chèques thématiques (Tourisme, Artisanat, Numérique, Services) qui ont, pour certains, déjà été mis en place par la Région Réunion.

Sur la question du « juste prix », le syndicat d’entreprises rappelle qu’elle passe aussi par une augmentation du pouvoir d’achat des Réunionnais en sortant des minimas sociaux et en accédant à l’emploi. Mais de façon opérationnelle, la CPME souhaite que dans les marchés publics et la grande distribution, « on sorte de la logique du moins-disant et du nivellement par le bas pour rechercher l’efficience pour le territoire ».

L’organisation renouvelle son attachement à l’ancrage territorial et aux circuits courts qui « contribuent à alléger l’empreinte carbone des produits consommés à La Réunion ». La CPME accompagne d’ailleurs la digitalisation des entreprises pour permettre un meilleur accès des consommateurs réunionnais aux produits locaux. Pour Eric Leung, « il faut par exemple régler les problèmes logistiques à La Réunion ». « C’est le sens d’une étude que nous portons avec le cabinet Verso Consulting. Nous avons  en effet constaté lors du premier confinement en 2020 et plus récemment que les fermetures administratives de commerce dits « non essentiels » placent les entreprises concernées devant des difficultés graves. Une situation accentuée par une digitalisation imparfaite et une maîtrise aléatoire des enjeux logistiques ».

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La CPME travaille déjà à la reconnaissance des savoir-faire locaux, notamment via la structuration des filières, particulièrement dans le secteur de l’artisanat. L’organisation est « convaincue que les filières sont la clé de voûte de notre ambition pour l’ancrage territorial de notre économie ». Dans le cadre d’une action financée par la Région Réunion et la Fonds européens du FEDER, elle va mettre en place en 2021, 3 Espaces d’intelligence territoriale pour accompagner la mise en place des contrats de filière dans 3 domaines : le bâti tropical, l’agroalimentaire, la digitalisation des entreprises.

Dans le cadre de ses liens avec l’URSIAE, la CRESS et l’URSCOP, elle espère développer l’économie sociale et solidaire et consolider une passerelle entre le monde de l’Insertion par l’Activité Economique et celui de l’économie traditionnelle. Pour Eric LEUNG, « l’insertion ne doit pas être un objectif mais un moyen ».

Pour financer ses propositions, la CPME en appelle à la mobilisation des Plans de relance régionaux, nationaux et européens. Mais inquiète sur la territorialisation effective de ces Fonds et leur ruissellement vers les TPE-PME, elle demande une gouvernance plus proche des besoins des entreprises et plus structurée.

Elle réclame ainsi l’élaboration d’un diagnostic de territoire pour aider au pilotage des politiques publiques. Il serait conduit par le Comité Régional de l’Information Économique et Sociale de La Réunion (CRIES-R) et contribuerait à la définition d’une stratégie de territoire partagée en Conférence Territoriale de l’Action Publique (CTAP).

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Pour un Délégué interministériel à la relance Outre-mer

Dans le cadre d’une approche ultramarine, la CPME s’adresse au Gouvernement et en appelle à une réelle articulation des moyens financiers, humains, juridiques et opérationnels qui serait décidée lors d’une « Conférence des territoires ultra-marins » associant l’État et les Collectivités territoriales afin de poser les bases d’un « budget de droit commun », d’un « budget de convergence et de transformation » ainsi que d’un « budget de relance » dans les Outre-mer. Ces engagements financiers seront, par la suite, suivis et évalués par un « Comité des Financeurs » pour articuler et coordonner ces 3 niveaux à l’échelle régionale.

L’organisation des entrepreneurs de La Réunion appelle enfin à la désignation d’un Délégué interministériel à la relance Outre-mer pour piloter en interministériel avec le Ministère de l’outre-mer et les Ministères techniques, les services déconcentrés de l’Etat et coordonner l’action des sous-préfets à la relance.

Comme on le voit, pour la CPME Réunion, « si le modèle économique réunionnais marqué par l’insularité et l’ultrapériphérie, peut-être vulnérable aux crises, il ne constitue pas pour autant un handicap. La petite taille des entreprises limite, certes, les économies d’échelle mais facilite, en même temps, l’adaptation aux formes nouvelles d’organisation de l’économie (économie de la connaissance, économie collaborative, économie circulaire,…) grâce à la proximité des acteurs ». «  Nous devons relancer la machine avec fermeté et lutter contre la précarité économique et sociale qui nous menace ».

L’organisation insiste enfin sur l’idée maîtresse qu’elle ne demande pas de bénéficier de toujours plus d’accompagnements financiers mais que les entreprises veulent d’abord retrouver un environnement favorable, une activité et un carnet de commandes ouvrant des perspectives de développement, d’investissement et d’embauches. « Il nous faut donc non pas plus d’Etat mais mieux d’Etat ».