Le président du Conseil départemental de Mayotte, Soibahadine Ibrahim Ramadani, fait part de son « inquiétude » suite aux récents mouvements de groupes jihadistes au Mozambique menaçant des installations du groupe Total. Impliqué dans le projet, Soibahadine Ibrahim Ramadani demande l'intervention de l’État.
Des groupes jihadistes ont lancé une attaque contre la ville de Palma au Mozambique à la fin du mois de mars, à 10km d'installations du groupe Total, forçant le pétrolier français à évacuer son personnel de la zone. Mayotte, impliquée dans le projet gazier, par le biais d'une offre mahoraise d’infrastructures et de transports, pourrait être impactée par l'abandon du projet. En début de semaine, Total a d'ailleurs confirmé la suspension du projet.
En ce sens, le président du Conseil départemental Soibahadine Ibrahim Ramadani appelle l’État à « sécuriser la zone et à créer les conditions qu’une reprise des activités s’avère possible. La venue à Paris du chef de l’État mozambicain Filipe Nyusi pour un sommet sur le financement des économies africaines doit être l’occasion pour la France de rappeler l’importance que ce projet, aux retombées multiples, soit défendu et pérennisé ».
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Soibahadine Ibrahim Ramadani justifie sa prise de position en évoquant le positionnement stratégique du territoire de Mayotte au cœur de l’océan indien occidental, « entre un vaste continent : l’Afrique, et une Grande île, Madagascar. C’est une zone de paix, de stabilité politique, et de croissance économique ; une zone aux multiples ressources, fortement convoitée par les puissances émergentes dont le géant Chinois à travers sa nouvelle route de la soie ; une zone où se jouera le destin du monde au cours des décennies à venir. Mayotte doit être au rendez-vous ».
L'île est impliquée dans les projets de Total puisque ayant formulé une offre d'infrastructure et de transports, ce qui amène le président du Conseil départemental à « soutenir tous les efforts visant à ce que cette suspension reste partielle et à ce que les conditions de stabilité et de sécurité nécessaires à une reprise soient prioritairement créées ».
Damien Chaillot.