Dix-sept personnes ont été interpellées mardi lors d'une importante opération policière à Case-Pilote en Martinique, soupçonnées d'avoir participé aux violences qui ont émaillé les manifestations contre la vie chère sur l'île en octobre dernier, a annoncé vendredi la gendarmerie.
L'opération dans cette commune située au nord-ouest de Fort-de-France a mobilisé 190 gendarmes, qui ont saisi « une arme à feu » et des munitions, a détaillé la gendarmerie dans un communiqué. Ces hommes, âgés de 17 à 44 ans, sont soupçonnés d'avoir érigé des barricades sur la route nationale qui traverse la commune, devenue « quasiment impraticable », selon la gendarmerie.
Ils sont aussi accusés d'avoir attaqué les locaux de la brigade de gendarmerie de Case-Pilote, ainsi que « les pavillons occupés par les familles » des militaires, avec des « cocktails Molotov, des mortiers d'artifices » ou encore des bouteilles en verre et des pierres. A l'issue de leur garde à vue, quatorze majeurs ont été déférés, tandis que le mineur interpellé « a été convoqué devant un juge des enfants », a indiqué la gendarmerie.
Sept personnes ont déjà été condamnées lors de procédures de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) à « des peines conséquentes de prison avec sursis ou de détention à domicile » sous bracelet électronique, à des amendes ou à des travaux d'intérêt général, « près de 300 heures », a ajouté la gendarmerie, sans préciser le quantum des peines privatives de liberté.
Les sept autres personnes seront jugées « très prochainement » devant le tribunal correctionnel pour des dégradations, violences en réunion contre des personnes dépositaires de l'autorité publique ou pour entrave à la circulation, selon le communiqué. Dans l'attente d'un procès, l'un des mis en cause a été placé en détention provisoire, les six autres sous contrôle judiciaire.
Des émeutes avaient éclaté dans cette île des Antilles en septembre et en octobre derniers dans un contexte de mobilisation contre la cherté de la vie. En Martinique, les denrées alimentaires sont en moyenne 40% plus chères que dans l'Hexagone.
Avec AFP