Une séquence dédiée aux circuits courts et à l'autonomie alimentaire lors des Assises économiques des Outre-mer

Une séquence dédiée aux circuits courts et à l'autonomie alimentaire lors des Assises économiques des Outre-mer

Les circuits courts et l'autonomie alimentaire seront au cœur d'une séquence des Assises économiques des Outre-mer du 6 décembre, organisées par le groupe Ouest-France, Le Marin et Ilago, en partenariat avec la FEDOM, le Cluster Maritime Français, le Ministère chargé des Outre-mer et Outremers 360. Jacques Andrieu, directeur de l'ODEADOM, nous explique l'importance de cette problématique agricole en Outre-mer, où l'importation prend une place importante dans l'alimentation.

En Outre-mer, les importations représentent jusqu’à 80% des produits consommés, et les producteurs ultramarins ne peuvent pas vivre décemment de leur activité… Pourquoi inscrire l’urgence des circuits courts et d’une meilleure autonomie alimentaire dans les économies ultramarines ? Telle sera la thématique abordée lors de la table ronde « Pourquoi parier sur les circuits courts et viser l’autonomie alimentaire ? » à partir de 12h40. Quelques éléments de réponses avec Jacques Andrieu, directeur de l’Office de développement de l’économie agricole d’outre-mer (ODEADOM) qui expliquera plus en détail, le 6 décembre, les avantages des circuits courts et donnera des exemples innovants :

Dans ses missions d’accompagnement du développement agricole des Outre-mer, l’ODEADOM est directement partie prenante de l’orientation partagée vers une souveraineté alimentaire de ces territoires. A travers ses interventions financières, les débats portés par ses administrateurs ou par ses expertises et éclairages, l’office entend accompagner les mutations qui sont à l’œuvre.

Le terme de « circuits courts » peut parfois porter à débat, et il y en a souvent dans l'Hexagone. Un circuit est-il court parce les produits voyagent peu entre producteurs et consommateurs, sur de faibles distances, ou est-il court parce que le nombre d'intermédiaires est très réduit, voire nul, dans le cas de marchés de producteurs ou d’AMAP ? Les différents cas de figure existent. En tout état de cause, un circuit court ne saurait en aucun cas signifier un manquement à des obligations légales, que ce soit sanitaire bien évidemment, mais également fiscales ou sociales.

Dans les Outre-mer, heureusement, dès lors qu’on agit en promouvant la production locale pour la consommation locale, les circuits seront courts. Et le développement de ces circuits est effectivement une nécessité et une urgence. Que ce soit la pandémie ou les difficultés actuelles résultant des hausses de matière première d’énergie, des transports, tous les fondamentaux actuels renforcent la nécessité d’aller vers plus d’autonomie alimentaire, de souveraineté, de réduction des dépendances pour les territoires ultramarins.

Des circuits courts, de produits de qualité, locaux, et pas plus chers que les importations, non seulement cela est un besoin, maisc’est possible et cela existe. Nous en avons des exemples dans tous les territoires. Lorsque Terracoop à La Réunion développe un circuit de magasins de proximité où sont commercialisés les produits des adhérents de la coopérative, de qualité et à des prix tout à fait concurrentiels, c’est directement la promotion du local qui est faite, efficacement.

Lorsque la coopérative Bel Nati ouvre un magasin de producteurs à Cayenne, en s’appuyant notamment sur des méthodes de productions traditionnelles guyanaises, et que cela fonctionne, c’est un bel exemple de développement de l’approvisionnement local. Lorsqu’on visite des exploitations modernes, en expansion, de productions de salades, de champignons, de fruits en Martinique, on a une illustration de la capacité du territoire à se positionner directement en réponse aux attentes des consommateurs martiniquais, en jouant sur la fraîcheur des productions.

Lorsque se met en place, le projet est en cours, une plateforme logistique et de vente au centre de Mayotte porté par les coopératives locales, exclusivement pour la production de leurs adhérents, c’est une vraie confiance en l’avenir, dans cette voie de souveraineté qui se bâtit. Les mutations coté production et transformation agricole appellent des investissements, des accompagnements techniques et financiers. Mais l’autonomie alimentaire est tout autant l’affaire des consommateurs. Cette promotion passe également par des prises de conscience, des changements dans les modes, les modèles, les habitudes de consommation.

Et que l’alimentation reste un plaisir, en valorisant les produits du terroir d’abord.

Jacques Andrieu, directeur de l'ODEADOM

Les intervenants durant cette séquence : 

  • Jacques Andrieu, directeur de l’Office de développement de l’économie agricole d’outre-mer (ODEADOM)
  • Jocelyn Cavillot, vice-président de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR) La Réunion et membre de l’union syndicale Solidaires
  • Thierry Reydellet, secrétaire général de l’Association pour le Développement Industriel de la Réunion (ADIR)
  • Elie Shitalou, secrétaire général d’IGUAVIE, Interprofession Guadeloupéenne de la Viande et de l’Elevage

Le ministre chargé des Outre-mer Jean-François Carenco ouvrira les Assises économiques

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Un événement à suivre en direct sur Outremers360.