Santé en Outre-mer : Le coefficient géographique pour la Guyane, Mayotte et La Réunion revu à la hausse annonce la Fédération Hospitalière de France

Santé en Outre-mer : Le coefficient géographique pour la Guyane, Mayotte et La Réunion revu à la hausse annonce la Fédération Hospitalière de France

La Fédération Hospitalière de France (FHF) a salué dans un communiqué l’augmentation des coefficients géographiques appliqués aux établissements de santé de certains territoires ultramarins, suite à une enquête visant à actualiser les surcoûts constatés par les établissements hospitaliers dans les DROM et en Corse. La Guyane, Mayotte et La Réunion voient ainsi ces coefficients revus à la hausse. 

D'après un communiqué de la FHF, le ministre de la Santé et de la Prévention a décidé de faire évoluer le coefficient géographique pour une partie des territoires ultramarins. Les établissements de La Réunion devraient voir à partir de 2024 ce coefficient évolué de 31% à 34%, ceux de Mayotte de 29% à 33,1% et ceux de Guyane de 31% à 33,6%.

La FHF se réjouit de cette évolution, qu’elle défendait de longue date en lien avec les Fédérations régionales ultramarines, alors que ces coefficients n’avaient plus évolué depuis 2012 ou 2017. Des ajustements significatifs, qui permettront d’améliorer des situations financières « pour certaines très dégradées », en compensant davantage les surcoûts et dépenses liées à l’éloignement et l’insularité, ainsi que les rémunérations majorées des personnels et celles liées aux achats, transports, stockage ou à l’immobilier, notamment dans un contexte cyclonique ou sismique.

La FHF tempère cependant, évoquant une nécessité d’engager des travaux visant à poser de manière plus globale le sujet du financement des établissements publics ultramarins, le coefficient géographique ne pouvant « à lui seul résoudre des difficultés structurelles, puisque son champ ne couvre qu’une partie des recettes hospitalières, et qu’il ne peut compenser l’impact financier lié à l’exploitation d’activités normées et coûteuses, (soins critiques, activités de recours, équipements lourds) qui sont indispensables à des territoires situés à des milliers de kilomètres de la métropole, mais dont l’activité potentielle, limitée par le nombre d’habitants, ne permet pas toujours de générer suffisamment de recettes ».

Deuxième point noir pour la FHF concernant les territoires de Guadeloupe et de la Martinique, l’organisme prenant acte des coefficients géographiques qui restent à leur niveau fixé en 2017, et annonce une future expertise des éléments techniques de l’étude menée sur ces territoires afin « de détecter les raisons de la déconnexion entre la réalité vécue aux Antilles et les résultats des études statistiques ».

Ainsi, la FHF propose, en complément d’un coefficient géographique réévalué de manière régulière, de substituer aux aides en trésorerie versées en fin d’exercice aux établissements déficitaires, des enveloppes MIG « outre-mer » par territoire négociées à priori, et qui pourraient donner lieu à une contractualisation pluriannuelle ayant l’avantage de donner plus de visibilité aux établissements et de les engager dans un « cercle vertueux ».

« Cette décision est un signal très positif pour certains de ces territoires » a souligné le président de la FHF Arnaud Robinet, qui a pu « constater, lors de (ses) derniers déplacements à La Réunion et aux Antilles, l’engagement exceptionnel des hospitaliers et la qualité de leur travail ». « Il faut dorénavant aller au-delà de ces ajustements pour résoudre les difficultés financières structurelles des établissements et garantir aux patients d’outre-mer une offre de soins et de prévention pérenne et conforme à celle dont bénéficient tous nos concitoyens ». 

Damien Chaillot