Le gouvernement a engagé 1,551 milliard d’euros en Outre-mer dans le cadre du plan de relance, a-t-on appris dans un document qui fait le bilan des mesures mises en place depuis un an. L’objectif initial, au lancement du plan, était d’au moins 1 milliard pour les territoires ultramarins dans trois grands volets : écologie et transition énergétique, compétitivité des entreprises et cohésion des territoires.
« Plus de 6 milliards d'euros ont été mobilisés pour les entreprises des Outre-mer en 2020 et 2021 », indique également ce document bilan du Plan de relance. Cette somme correspond plus précisément aux « mesures massives et inédites d’aide d’urgence aux entreprises : prêt garanti par l’État, fonds de solidarité, activité partielle, reports de charges ». Une mobilisation hors plan de relance donc mais qui représente tout de même 10% du PIB des économies ultramarines.
Sur le plan de relance, pour rappel, 1,5 milliard d’euros avaient été initialement fléchés sur les Outre-mer. Au final, et un an après son lancement, c'est 1,551 milliard d’euros qui a été mobilisé : 669 millions pour l’écologie et la transition énergétique, dont 247 millions pour la rénovation thermique des bâtiments ; 316 millions pour la compétitivité des entreprises, dont 267 millions pour la baisse des impôts de production ; et 566 millions pour le volet cohésion des territoires, dont 311 millions pour les mesures pour l’emploi et l’insertion des jeunes.
« L’équipement des territoires en infrastructures de base demeure un enjeu crucial pour les Outre-mer » assure-t-on encore. Et outre les « nombreux crédits (…) consacrés avant la crise et continuent de l’être » -comme les contrats de convergence et de transformation, les dotations d’investissement des collectivités, et les fonds européens-, 50 millions d’euros ont été mobilisés pour l’assainissement et les réseaux d’eau, 50 millions pour les réseaux routiers, 138 millions pour « les mobilités du quotidien », 21 millions pour le verdissement des grands ports et 29 millions pour le tri et le recyclage des déchets.
Sur le volet de la santé, « plus d’1 milliard d’euros seront ainsi injectés dans les systèmes de santé ultramarins au cours des prochaines années, dont 300 M€ pour l’assainissement financier des établissements les plus endettés, 700 M€ pour relancer les investissements en santé et 50 M€ pour soutenir les dépenses du quotidien des établissements de santé ». Un « plan d’investissement historique », annonce le Ministère, issu du Ségur de la Santé, qui vise « à moderniser l’offre de soins, alléger le poids de la dette pour relancer les investissements courants, et donner un élan et des perspectives à l’ensemble du système de santé ».
Le document indique également que l’État consacre, pour la préservation du « patrimoine naturel et culture », « 22 millions d’euros à des actions en faveur de la biodiversité ultramarine, dont une partie est confiée à de grands opérateurs (parcs nationaux, parc amazonien de Guyane, conservatoire du littoral) et une autre est gérée par l’Office français pour la biodiversité (OFB) pour des projets d’atlas de la biodiversité et de restauration écologique ». Pour ce qui est du patrimoine culturel, 10 millions sont consacrés à la restauration de monuments emblématiques et au soutien aux filières de la création artistique.
On évoque également le patrimoine immobilier de l’État en Outre-mer avec 155 millions consacrés à sa rénovation thermique et plus particulièrement, 50 millions à sa mise aux normes parasismiques via le Plan Séisme Antilles. Sur le Plan Séisme Antilles d’ailleurs, 1,5 million d’euros d’assistance à maîtrise d’ouvrage via le Fonds Outre-mer 5.0 opéré par l’AFD s’ajoutent aux 50 millions d’euros pour la mise aux normes du patrimoine immobilier de l’État. « France Relance donne une impulsion significative à la troisième phase du PSA (2021-2027) » indique-t-on en conséquence.
Le gouvernement avait souhaité, à travers ce plan de relance, soutenir également les collectivités ultramarines. « France Relance consacre 49 millions à la rénovation thermique des bâtiments des collectivités locales et 34 millions à une dotation exceptionnelle de soutien à l’investissement local, orientée selon les besoins territoires sur les écoles, les réseaux d’eau ou encore l’aménagement urbain », assure-t-on.
« Par ailleurs, le fonds pour la réhabilitation et la dépollution de friches, qui permet de recycler du foncier, a rencontré un franc succès Outre-mer » avec « 8,5 millions d’euros de projets soutenus ». « Les contrats de convergence et de transformation ont été abondés à hauteur de 20 millions d’euros » indique encore le Ministère des Outre-mer, « et un fonds d’ingénierie de 30 millions est opéré par l’AFD pour renforcer les capacités des collectivités ». À tout cela s’ajoutent les 36 millions d’euros de compensation de pertes de recettes des collectivités.
Sur le terrain des entreprises, « la baisse des impôts de production, d’abord, a bénéficié à 15 000 entreprises ultramarines, en majorité des TPE/PME, pour un montant global de 134 millions d’euros en 2021 et autant en 2022 ». « Un effort historique pour réduire le poids de la fiscalité sur l’économie » insiste le Ministère des Outre-mer. Pour l’emploi, le plan « 1 jeune, 1 solution » a mobilisé un investissement de 300 millions d’euros en Outre-mer, tandis que « 30 millions de subventions » ont été versées, via le fonds de soutien à l’investissement industriel, « à une cinquantaine d’entreprises pour des projets structurants ».
Sur le plan « 1 jeune, 1 solution », et de façon plus détaillée en Outre-mer : 5 157 aides à l’embauche ont été versées à ce jour ainsi que 13 565 primes exceptionnelle pour l’apprentissage. 14 606 contrats aidés pour les jeunes (PEC/CIE) ont été ouverts, ce qui porte à plus de 30 000 la dotation de contrats aidés des Outre-mer en 2021, et 3 336 places pour l’insertion par l’activité économique ont été créées.
Sur le logement, enjeu important dans les outre-mer, 15 millions d’euros ont été consacrés à la réhabilitation du parc de logement social et 25 millions à la rénovation thermique des logements des particuliers, notamment des ménages modestes (5 692 dossiers MaPrimRénov’ validés). Cinq millions ont été consacrés à la création de places d’hébergement d’urgence en Guyane et à Mayotte. S’agissant de l’inclusion numérique, 122 conseillers France Services ont déjà été formés et mis à disposition des collectivités, associations et entreprises de l’économie sociale et solidaire. Les automobilistes ultramarins se sont également saisis de la prime à la conversion et du bonus écologique, avec 8 039 dossiers validés pour 33 millions d’euros, pour diminuer l’empreinte écologique de leur véhicule.
De façon plus territorialisée, La Réunion a bénéficié de 546 millions d’euros, contre 260 millions pour la Martinique, 238 millions pour la Guadeloupe, 219 millions pour la Guyane, 94 millions pour Mayotte, 54 millions pour Wallis et Futuna, 43 millions pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy, 29 millions pour la Polynésie française, 26 millions pour la Nouvelle-Calédonie et 12 millions pour Saint-Pierre et Miquelon.