Nouvelle saison « inquiétante » pour les pontes de tortues marines en Guyane

©Réseau tortues marines de Guyane

Nouvelle saison « inquiétante » pour les pontes de tortues marines en Guyane

La saison de pontes des tortues marines en Guyane est « inquiétante » et la tortue luth, l'espèce la plus grande au monde, est menacée de disparition dans l'ouest du territoire, selon le bilan 2024 du Réseau tortues marines de Guyane.

Le département d'Amérique du Sud est un haut lieu de reproduction des tortues marines mais leur déclin est très marqué depuis une quinzaine d'années. « Cette nouvelle saison de ponte reste inquiétante. Une baisse de la fréquentation des femelles nidifiantes est constatée en Guyane », estime le Réseau dans un communiqué diffusé mercredi.

Trois principales espèces cohabitent en Guyane : la tortue verte, la tortue olivâtre et la tortue luth, qui figure sur la liste de l'UICN des espèces en voie de disparition. « La saison a été particulièrement mauvaise pour les tortues luths de Yalimapo (ouest), avec un nombre de pontes historiquement bas qui laisse craindre une extinction (...) dans cette partie de la région », selon le communiqué.

Seuls 39 nids ont été recensés sur ce site autrefois réputé, où jusqu'à 65 000 pontes ont été dénombrées en 1992. En mai 2023, le secrétaire d'État chargé de la Mer avait inauguré sur la plage d'Awala-Yalimapo une écloserie, qui n'a pour l'instant pas suffi à enrayer la chute. 

Le Réseau tortues marines de Guyane, qui rassemble l'ensemble des acteurs (associations, ONG, organismes scientifiques...) concernés, dénonce « une multitude de pressions qui ne cessent de s'accumuler et de peser ». Le principal facteur de mortalité est la pêche illégale non déclarée et non réglementée (INN), particulièrement importante dans l'ouest de la Guyane. 

Un rapport publié en septembre par plusieurs institutions estimait que la pêche INN par des bateaux étrangers avait doublé au cours de la dernière décennie. Le réseau s'inquiète aussi de la pollution lumineuse et de l'impact du changement climatique, évoquant notamment les « effets de l'élévation de la température sur le développement des œufs, engendrant un faible taux de survie ».

Avec AFP