Martinique : La saison 2022 de la pêche aux lambis touchera à sa fin le 31 décembre

Martinique : La saison 2022 de la pêche aux lambis touchera à sa fin le 31 décembre

Après six mois de pêche autorisée, le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins de Martinique a annoncé dans un communiqué que la saison de pêche aux lambis fermera du 1er janvier au 30 juin 2023.



A partir du 1er janvier 2023, la vente ainsi que la capture du lambi ne seront plus autorisées dans les eaux martiniquaises, et ce jusqu'au 30 juillet 2023. Mollusque réputé et apprécié par les Antillais, le lambi qui fait l'objet d'une pêche traditionnelle en Martinique et en Guadeloupe, a été victime de surexploitation durant et se fait de plus en plus rare sur les étals. Pour assurer la survie de cette espèce, une réglémentation encadre l'activité de pêche de ce gastéropode.

« Malgré sa coquille, refuge naturel, le lambi a de nombreux prédateurs aux différents stades de sa vie. A l’état d’œufs, de larves ou de juvéniles, il peut être mangé par différentes espèces de poissons ou de crustacés et à l’état adulte, même protégé par sa coquille, il peut être attaqué par des tortues marines, raies pastenagues ou poulpes. Ainsi, sur plusieurs pontes annuelles d'environ 20 000 000 d’œufs d'une même femelle, on estime que seuls 20 lambis atteindront l’âge adulte, soit 4 ans», souligne le Parc naturel marin de la Martinique.

Endémique de la Caraïbe, de la Floride à la côte nord de l'Amérique du Sud, le lambi vit dans les eaux territoriales d'au moins 36 pays et territoires dépendants. L'espèce préfère les fonds sableux en eau peu profonde et propre, mais on peut la rencontrer jusqu'à 100 m de profondeur. En novembre 1992, Strombus gigas a été inscrit à l'Annexe II de la CITES, ce qui implique qu'un permis CITES doit être délivré pour toute exportation.

© RCI Martinique



Conscient de l’effondrement de la ressource, le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins des îles de Guadeloupe, au titre de ses compétences, a proposé au préfet d’interdire depuis 2020 la pêche et la vente de ce mollusque en Guadeloupe. D’octobre 2021 à janvier 2022, la pêche professionnelle (apnée et trémail) et la vente ont été de nouveau autorisées pour 4 mois. Cette année 2022, pour la saison en cours, l’autorisation de la peche de lambi a seulement été donnée pour 2 mois, du 1er octobre au 31 novembre.

En Martinique en revanche, à ce jour, la pêche reste autorisée 6 mois par an, entre le 1er juillet et le 31 décembre, les pêcheurs loisirs étant limités à 3 prises par jour. Toute pêche doit être débarquée entière, sans découpe préalable du lambi, de manière à pouvoir en contrôler les mesures. A savoir, que la pêche illégale du lambi est sanctionnée par des amendes administratives et pénales pouvant aller jusqu'à 22 500 € et six mois d’emprisonnement.
 

Cet animal rend de nombreux services à son écosystème du fait de son alimentation principalement herbivore et détritivore : un véritable éboueur pour les débris végétaux et autres déchets naturels, y compris les fameuses sargasses !

L’homme a de multiples usages de ce mollusque marin, le plus connu étant la dégustation de sa chair, le plus souvent en fricassée. Il était déjà consommé du temps des Amérindiens, d’où un ancrage culturel et historique fort aux Antilles.

Sa conque (le coquillage) sert également à faire du bruit pour signaler le retour des pêcheurs professionnels et par conséquent la possibilité d’acheter son poisson frais sur leurs étals, à décorer des tombes (de pêcheurs notamment), et à délimiter des jardins. Il peut également servir d’instrument de musique. 

Une fois sur 10 000 le lambi renferme une perle rose. Son prix sur le marché se négocierait entre 250 € et 25 000 € la perle rose, en fonction de sa qualité. En juin 2003, la plus grosse perle de lambi au monde à ce jour, soit 100,4 carats, a été vendue pour 2,7 millions de dollars aux enchères de Bauhinia à Hong-Kong.



Le lambi est vendu autour de 20 à 25€ le kilo