« L’Outre-mer est un terreau extraordinaire d’innovations » pour la transition énergétique, assure Hervé Mariton

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« L’Outre-mer est un terreau extraordinaire d’innovations » pour la transition énergétique, assure Hervé Mariton

Début 2023, la FEDOM a lancé une série de séminaires dans l’ensemble des territoires ultramarins sur « les entreprises au cœur de la transition énergétique ». Ce jeudi, en clôture de l’assemblée générale de la Fédération, son président Hervé Mariton a restitué ces travaux et présenté les perspectives en la matière, en présence du ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco.

Sept séminaires, en Polynésie, à La Réunion, aux Antilles, en Guyane, ou encore en Nouvelle-Calédonie, et des « contributions écrites et orales d’une grande richesse », salue Hervé Mariton, satisfait de ces « six mois de travaux passionnants ». « Nous avons établi une synthèse (…), une mine d’or de perspectives » a assuré Hervé Mariton qui a profité de la présence de Jean-François Carenco pour la lui remettre en main propre. Cette synthèse, que le président de la FEDOM n’a pas détaillée point par point, mais qui sera disponible sur le site de l’organisation « dans les prochains jours ». Pour autant, le président de la FEDOM a livré quelques éléments de constat et de réflexion ce jeudi soir à Paris.

« On a des enjeux considérables, parfois porteurs de paradoxes » a notamment souligné Hervé Mariton, évoquant l’abondance de soleil dans les territoires ultramarins pourtant dépendants pour nombre d’entre eux aux énergies fossiles importées. Empreinte carbone, dépendance énergétique, retard dans le développement des énergies renouvelables : Hervé Mariton développe des faits déjà connus et partagés. « Mayotte est le département d’Outre-mer le plus ensoleillé, mais où le photovoltaïque est le moins développé ». Et pour répondre à l’enjeu de transition énergétique, Hervé Mariton appelle à l’innovation, à la « consommation intelligente », à la mobilisation « de toute la société pour l’acceptation sociale, environnementale et économique des projets », notamment pour le « partage du foncier ».

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Constant une fuite des jeunes ultramarins de leurs territoires, Hervé Mariton estime également que la transition énergétique est « un très bel enjeu pour attirer les compétences, les faire revenir au pays ». Il cite aussi, toujours en termes d’attractivité, « l’évolution des entreprises, du milieu urbain » car pour Hervé Mariton, « l’engorgement ultramarine n’est probablement pas la meilleure manière d’attirer les compétences et encourager les jeunes diplômés à revenir au pays ». En outre, « la transition énergétique est l’occasion de s’interroger sur la place de la voiture dans nos agglomérations » puisque la FEDOM constate aussi la dépendance aux transports émetteurs de CO2.

« Le petit nucléaire » ou SMR « mérite d’être évalué »

Hervé Mariton a également appelé à « innover » en termes de « procédures », citant l’exemple réunionnais. « À La Réunion, 50 mégawatts de photovoltaïque ont été installés en 8 années : comment installer 250 mégawatts en quelques années tel que la PPE l’imagine ? », s’interroge Hervé Mariton qui souligne, face à « l’accélération du mouvement », la « nécessité de s’en donner les moyens ». « Les réalisations n’ont pas toujours été à la hauteur des ambitions de la PPE » regrette Hervé Mariton qui souhaite donc un « meilleur raccord entre ambitions et réalité », un « enjeu pour les prochains PPE ». Un appel au gouvernement, au parlement et à la CRE pour des PPE aux « horizons plus larges », « appels d’offres plus prévisibles » et « mieux rythmés ». Autre enjeu relevé par le président de la FEDOM : l’adaptation des normes, « nécessaire au succès de la transition énergétique ».

Lors des échanges tenus notamment à La Réunion ou en Nouvelle-Calédonie, « la question du petit nucléaire (SMR, ndlr) s’est aussi posée » révèle Hervé Mariton. « Rien n’est inscrit dans les travaux actuels de programmation. Mais, à moyen terme, cette opportunité mérite d’être évaluée, par exemple dans le contexte d’activité électro-intensives comme la mine et la métallurgie en Nouvelle-Calédonie, à La Réunion, territoire le plus peuplé », explique le président de la FEDOM.

Parmi les autres enjeux primordiaux : le financement, le besoin « d’innover en matière de financement », le renouvellement des contrats de fourniture d’énergies et le lancement de nouveaux appels d’offres, la couverture des risques (achat, assurantiel par exemple), ou encore la stabilité et la confiance des pouvoirs et politiques publiques en la matière et les relations avec les environnements régionaux des Outre-mer. « Il y a un certain nombre de nœuds à dénouer pour faire en sorte que les résultats demain soient conformes aux ambitions », résume Hervé Mariton, qui assure : « l’Outre-mer est un terreau extraordinaire d’innovations, d’expérimentations et de développement que ce soit dans les énergies renouvelables terrestres, aériennes ou maritimes ».