Les intercommunalités mahoraises demandent à être associées à la phase de reconstruction de leur territoire

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Les intercommunalités mahoraises demandent à être associées à la phase de reconstruction de leur territoire

Près de deux mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, une délégation de présidents d'intercommunalités de Mayotte est actuellement à Paris pour sensibiliser sur la situation du territoire Soutenus par le Président des Intercommunalités de France, Sébastien Martin et par la présidente d'Interco'Outre-mer Lyliane Piquion-Salomé, les élus mahorais plaident pour une association plus profonde des élus locaux dans la démarche de reconstruction et de refondation de Mayotte. 

 

« Deux mois après, l'essentiel a été fait concernant la phase de l'urgence. Il fallait remettre en service tout ce qui était vital : eau, électricité, communication et gestion des déchets. Les choses commencent à se mettre en place. Sur la deuxième phase, très importante, de la construction de Mayotte. On entend que Paris propose des choses d'où la loi d'urgence dont la première version nous a interpellé. On ne pouvait laisser la situation ainsi. Nous devions rappeler à l'Etat, que nous sommes là, nous devions exister pour qu'on puisse nous entendre et apporter des solutions adaptées par rapport à notre territoire », a ainsi interpellé Ali Moussa Moussa Ben, président de la communauté de communes du Sud et maire de Bandrélé lors d'une conférence de presse dans les locaux des Intercommunalités de France, à Paris. 

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Après l'adoption la veille de la loi d'urgence Mayotte au Sénat qui a renforcé le rôle des élus locaux et leur a garanti des places au sein de l'établissement public qui sera en charge de coordonner la reconstruction., les cinq présidents d'intercommunalités de Mayotte sont venus plaider une meilleure cohésion et adaptation des dispositifs proposés par l'Etat. Les élus locaux souhaitent maintenant être associés au développement de Mayotte après une crise «mal gérée par les services de l’État», selon Saïd Maanrifa Ibrahima, le président de la communauté de communes du Centre-Ouest.

«Mayotte n'est pas à reconstruire mais à construire car pendant 40 ans, il y a un sous-développement chronique. L'Etat sait très bien ce qu'il faut faire pour remettre debout Mayotte. Chido est passé mais ce qui est important c'est le long terme. Il faut évaluer ce qu'il faut faire, se mettre au travail, être opérationnel et réaliste», a précisé Abassi Archadi, le président de la communauté de communes de Petite-Terre. 

Pour faciliter la reconstruction du territoire, les intercommunalités mahoraises ont déterminé trois thématiques prioritaires comme le logement, la mobilité et l'eau. Pour la présidente d'Interco Outre-mer Lyliane Piquion-Salomé, l'objectif est d'apporter de la solidarité envers les intercommunalités de Mayotte. « La démarche était qu'ils viennent exprimer leur désarroi et tenter de reconstruire Mayotte. Il ne s'agit de faire pas seulement de faire des annonces mais c'est pouvoir avoir des réponses concrètes et l'application des propositions qui ont été faites».

L'implication des élus mahorais dans le processus de reconstruction de leur île a également été évoquée au Palais du Luxembourg ce mercredi. Interrogé par la sénatrice Micheline Jacques, rapporteure de la loi Urgence Mayotte au Sénat, le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation François Rebsamen a assuré «qu'il n'y aura pas de reconstruction et de refondation de Mayotte sans une coopération étroite entre l'État et les collectivités territoriales mahoraises» tout en ajoutant que « le retour d'expérience des communes et des intercommunalités sera essentiel pour préparer la reconstruction et l'élaboration de la loi-programme »

Après la loi d'urgence, l'Assemblée nationale s'emparera à nouveau de Mayotte avec une proposition de loi LR sur la restriction du droit du sol examinée jeudi, puis une loi-programme plus ambitieuse prévue d'ici deux mois.