Il y a maintenant un mois, Camille Galap a été élu président de l’Université Paris-Saclay, après y avoir assuré les fonctions d’administrateur provisoire, du 2 mars au 23 mai dernier. C’est en 1996 que le Guadeloupéen obtient son doctorat de biologie, à l'université du Havre. Vingt-huit ans plus tard, après un parcours académique sans faute, il prend donc la tête de l’une des plus grandes universités européennes et mondiales. Souhaitant un nouvel élan pour l'université, ses premiers pas sont marqués, notamment, par une volonté de promouvoir une politique de vie étudiante de qualité et un soutien à la recherche. 

Une gouvernance renouvelée pour réussir la création du 'Grand établissement' ; des moyens humains et budgétaires dédiés à un projet académique ambitieux ; une recherche renforcée par des choix stratégiques clairs dans la politique scientifique ; une offre de formation initiale et continue à la fois ambitieuse et attractive ; une politique de vie étudiante et de campus de qualité ; une université ancrée dans son territoire, en lien avec le monde socio-économique et tournée vers l’international ; une université engagée pour l’égalité, la diversité et la lutte contre les discriminations… Voilà les axes du plan d’action du tout nouveau président de l'Université Paris-Saclay, Camille Galap, élu par les membres du Conseil d’administration qui se sont réunis le 11 juin dernier. « L’Université Paris-Saclay est à un tournant de son histoire, avec des enjeux cruciaux à court et moyen termes », expliquait-il il y a quelques semaines. « La réalisation de ce programme demandera un investissement et une motivation considérables de ma part, notamment ma capacité à rassembler et à mobiliser l’ensemble des acteurs de l’université. Ce qui motive la mise en œuvre de ce plan d’actions, c’est qu’il contribue à la réussite des étudiants, qu’il renforce la visibilité de la recherche et qu’il valorise cette grande et belle université dans son environnement territorial, national et international en pleine mutation ».

Un parcours sans faute

Depuis le début de sa carrière, Camille Galap n’a cessé de gravir les échelons : maître de conférences, professeur des universités, vice-président du Conseil des études et de la vie universitaire (CEVU) puis président de l'université du Havre entre 2005 et 2012, il s’est durant toutes ces années, toujours considéré comme une personne fédératrice et à l’écoute. « J’ai été sollicité, à la fois par les collègues et par les étudiants », raconte-t-il. « J'ai traversé la mise en place de la réforme LMD, la mise en place de la loi d'autonomie des universités... » À la fin de son mandat, il devient directeur adjoint de l'École supérieure de l'éducation nationale (ESENESR, aujourd'hui IH2EF), au Futuroscope à Poitiers, puis directeur du site du CNED (Centre national de l'enseignement à distance) à Rouen. De 2015 à 2018, il exerce la fonction de recteur de l'académie de Guadeloupe, puis directeur de Guadeloupe Formation, un Épic (Établissement public industriel et commercial) en charge de la formation professionnelle et de l'orientation. Fin 2019, il est conseiller de sites et établissements au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI). Il exerce ensuite la fonction d'administrateur provisoire de l'Université Jean Monnet à Saint-Étienne de février à mai 2021 puis de l'ENS Paris-Saclay de juillet à décembre 2022. 

En mars 2024, Camille Galap est nommé administrateur provisoire de l’Université Paris-Saclay par arrêté du recteur délégué à l’enseignement supérieur et à la recherche d’Île-de-France. « Je devais gérer la crise institutionnelle et organiser l’élection à la présidence. Et puis, finalement, les personnels et les étudiants m’ont encouragé à me présenter, compte tenu de tout le travail que j’avais déjà effectué et de ma connaissance du terrain. Aujourd’hui, c’est une grande fierté d'être président de cette belle université, classée au niveau international ».

Une université atypique à la renommée mondiale

L’Université Paris-Saclay est le résultat de la collaboration entre des facultés, des IUT, des universités, des grandes écoles et des organismes de recherche. Elle est l'une des principales universités en Europe et dans le monde, couvrant les domaines des Sciences et Ingénierie, des Sciences de la Vie et Santé, et des Sciences Humaines et Sociales. Sa politique scientifique associe recherche et innovation, tant en sciences fondamentales qu'appliquées, pour répondre aux grands enjeux sociétaux. « Le fait de pouvoir échanger avec l'ensemble de la communauté, c'est quelque chose de très important qui me permet aussi de construire ma doctrine. Je suis quelqu'un de dialogue, qui sait entendre et écouter. Nous allons construire un projet dans la mesure du réalisable, en mobilisant l'ensemble des acteurs et des actrices », souligne le nouveau président.

 L’université propose une large gamme de formations, du premier cycle au doctorat, incluant des programmes de grandes écoles, visant à assurer la réussite étudiante et l'insertion professionnelle. Son positionnement renforce sa visibilité internationale ainsi que des partenariats avec des acteurs socio-économiques tels que des groupes industriels, des PME, des start-up, des collectivités territoriales et des associations. « L'objectif de cette université, de cette communauté, c'est de rentrer dans les standards internationaux tout en maintenant le contrat initial de discussion avec l'ensemble des partenaires qui ont participé à la construction de cette université. En même temps, nous devons être en phase avec les standards internationaux tout en maintenant notre culture ‘d’université à la française’. Donc c'est un savant mélange qui permet aussi de garder nos valeurs, nos principes et de garder aussi une communauté autour d'un projet commun ». 

Aux jeunes qui souhaitent se lancer dans un projet ambitieux, Camille Galap les encourage à ne rien lâcher. « Il faut croire en ses rêves. Moi, quand je passais mon baccalauréat en Guadeloupe, jamais je n’aurais imaginé que je serais, en 2024, président de Paris-Saclay. Nous sommes capables de choses extraordinaires. Ce que je souhaite aux jeunes, et je le disais souvent quand j'étais recteur d'académie en Guadeloupe, c’est ce que je souhaite pour mes propres enfants : la réussite, s’engager sur différents secteurs, trouver la bonne voie… L'université doit pouvoir accompagner cette jeunesse. Croyez en vous ! Mobilisez-vous ! » En attendant, l’enjeu pour Camille Galap et son équipe est de taille : continuer de se maintenir au niveau international tout en fédérant l'ensemble de la communauté universitaire vers un projet commun.

Abby Said Adinani