Le fondateur de la Sea Shepherd Paul Watson demande l’asile politique à la France

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Le fondateur de la Sea Shepherd Paul Watson demande l’asile politique à la France

Le militant environnemental, incarcéré depuis près de trois mois au Groënland, a écrit au président Emmanuel Macron pour lui demander l’asile politique. « Si un grand état de droit accordait l’asile politique à Paul Watson, ça veut dire qu’un grand état de droit reconnaîtrait qu’il est persécuté », précise l’un des avocats de l’activiste de 73 ans, qui attend de savoir s’il sera extradé ou non vers le Japon. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.

Incarcéré depuis bientôt 90 jours au Groenland, le fondateur de Sea Shepherd Paul Watson, célèbre militant environnemental et défenseur acharné des baleines, doit passer devant le juge le 23 octobre, pour savoir si sa détention sera prolongée une quatrième fois. La justice danoise doit aussi statuer sur une demande d’extradition du Japon, qui lui reproche des exactions commises en 2010 sur ses navires baleiniers.

Dans un courrier adressé au président de la République Emmanuel Macron, l’écologiste de 73 ans a sollicité l’asile politique en France, où il a des attaches. « La France possède le 2e espace maritime au monde. Au fil des années, j’ai visité deux fois la base française en Antarctique ainsi que les îles Kerguelen dans l’océan Austral à trois reprises. Dans ces deux endroits, j’ai pu observer de solides efforts de conservation qui m’ont rendu fier des initiatives scientifiques et environnementales menées par la France », écrit notamment le capitaine. 

Celui-ci estime être « persécuté par le Japon, non pas en raison d’un véritable crime ». « Je n’ai blessé personne ni endommagé aucun bien, la motivation du Japon est politique et non judiciaire », plaide encore celui qui « espère sincèrement pouvoir rentrer chez moi et retrouver ma famille en France dès que possible ».

Dans l’hexagone, plusieurs maires ont déjà témoigné leur soutien au militant, en affichant son portrait sur la façade des hôtels de ville, notamment à Marseille, Bordeaux ou Rouen. Lors d’une conférence donnée par Sea Shepherd France, antenne de l’ONG restée fidèle à son fondateur, l’un de ses avocats William Julié a expliqué que «si un grand état de droit accordait l’asile politique à Paul Watson, ça veut dire qu’un grand état de droit reconnaîtrait qu’il est persécuté ».  

Cette demande a entraîné plusieurs réactions de différents bords politiques. « C’est un honneur que Paul Watson demande à la France l’asile politique. Emmanuel Macron doit l’accepter », estime le député et premier secrétaire du Parti Socialiste Olivier Faure. Pour le coordinateur national de la France Insoumise Manuel Bompard, « la France doit donner l’asile politique à Paul Watson dont le seul crime est de se mobiliser pour défendre le vivant. » Le vice-président du Rassemblement National David Rachline juge que « le combat de P. Watson est un combat transpartisan. La France doit accéder à sa demande au plus vite ».

Le combat pour la libération de Paul Watson trouve aussi écho en Polynésie. Depuis son arrestation, le président Moetai Brotherson a plusieurs fois manifesté son soutien, dont une lettre adressée au Premier ministre du Japon demandant l’abandon des poursuites à l’encontre du capitaine. Un concert a également été organisé par Mata Tohora. Par ailleurs, Sea Shepherd France s’est récemment manifesté en déposant une plainte suite au décès d’une baleine, dont la mâchoire supérieure a été sectionnée par un navire, le 8 octobre dernier au large de Faa’a.

Waldemar de Laage pour Radio 1 Tahiti