Le bateau Energy Observer, véritable laboratoire scientifique, est en Martinique

©  DR

Le bateau Energy Observer, véritable laboratoire scientifique, est en Martinique

L'impressionnant catamaran a accosté ce lundi 8 janvier au pied de la tour Lumina dans la baie de Fort-de-France pour une période d'une semaine.Cette escale a pour but de faire la promotion de l'utilisation de l'hydrogène comme une alternative de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Détails avec notre partenaire RCI Martinique.

 

Difficile de rater l'Energy Observer lorsque l'on se ballade sur le front de mer de Fort-de-France. Le navire s'est installé au pied de la tour Lumina depuis dimanche.

Ce premier bateau à hydrogène autonome et zéro émission fait escale chez nous jusqu’au 14 janvier avant son retour dans l’hexagone clôturant ainsi sa septième et dernière année autour du monde.
Véritable laboratoire scientifique visant à démontrer les solutions en termes de transition énergétique par l’utilisation notamment de l’hydrogène, vecteur énergétique qui pourrait permettre de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050.

Victorien Erussard, officier de Marine marchande, a pensé l'Energy Observer. Il rappelle qu'au début de l'aventure, il a fallu convaincre de la pertinence du projet : «Au début, quand j'ai présenté ce projet, toutes les technologies qu'on présentait faisaient un peu peur, notamment l'hydrogène. Donc on a montré, en naviguant sous toutes les latitudes jusqu'à 1000 kilomètres du pôle Nord, dans des régions équatoriales très très chaudes, que ce navire laboratoire fonctionnait. On n'a jamais eu d'incident, jamais de problème, jamais d'avarie technique. Ces nouvelles technologies sont matures et symbolisent le monde énergétique de demain.»

C'est le constat de pollution constante des zones marines qui a fait naître chez Victorien Erussard la volonté de voir naître cette machine hors du commun. «Déjà le bateau est électrique, il y a une propulsion électrique, il y a une mixité énergétique, il y a 200 mètres carrés de panneaux photovoltaïques, il y a le vent, l'éolien symbolisé à travers ses deux ailes de propulsion qui ressemblent plus à des ailes d'avion qu'à des voiles traditionnelles. Il y a aussi de l'hydroélectricité, donc on fabrique de l'énergie électrique à travers nos hélices. C'est un peu comme la dynamo qu'on met sur un vélo pour s'éclairer et on a des batteries, mais pas beaucoup parce que les batteries, ça pèse très très, très lourd. Donc c'est notre stockage quotidien, on va dire, pour équilibrer nos productions et nos consommations énergétiques»

Quant à l'hydrogène, il est fabriqué directement à bord. C'est ce qu'explique Victorien Erussard . «L'hydrogène, c'est lorsque l'on est à l'arrêt. En fait, nos batteries, elles se remplissent très rapidement à 100 % et on valorise ce surplus d'énergie renouvelable en fabriquant de l'hydrogène à partir de l'électrolyse de l'eau de mer. Donc l'hydrogène, c'est notre stockage d'énergie à long terme»

À bord, l'équipage adhère totalement à l'aventure et à sa philosophie. Jean-Baptiste Sanchez, capitaine de bord d’Energy Observer, ne cache pas son enthousiasme. «Un sac de plastique dans la mer, c'est quelque chose qu'on ne supporte pas. Victorien qui était coureur à la voile, a trouvé que c'était dommage de ne pas utiliser toute cette énergie, que ce soit le vent, le soleil. C'est là que l'idée a germé dans sa tête. Et nous, vraiment, notre souhait, c'est de tester des technologies qui existent déjà. Donc on les teste vraiment en milieu hostile puisque en mer ça va être salé, il va y avoir l'humidité, différence de température, il va y avoir des mouvements de plateforme. On se dit que si ça marche sur un bateau, ça peut marcher partout. Et ensuite, l'objectif, c'est de promouvoir les énergies renouvelables, de montrer aux gens. On a un bateau qui réussit à faire un tour du monde avec des énergies renouvelables, donc ça marche»

Tous ont la même ambition chevillée au corps : accélérer la transition énergétique. C'est pour cette raison que le bateau qui a fait trois fois le tour du monde et plus de 85 escales retourne vers l'Hexagone ce dimanche.

Par RCI Web et Débora Ambroisine