L'Assemblée nationale a renversé lundi François Bayrou, qui a échoué à obtenir la confiance des députés. La majorité des député(e)s ultramarins ont voté contre la confiance au gouvernement, hormis les trois députés du groupe EPR.
« Depuis 2017, on se bat contre sa politique de casse sociale », a déclaré le député LFI de La Réunion Jean-Hugues Ratenon qui, sans surprise, a voté contre la confiance au gouvernement. Avec lui, de nombreux autres députés ultramarins, des bancs de l'opposition, du RN au GDR, en passant par le PS et Liot.
« Le budget de Bayrou est un budget d’austérité qui s’en prend aux plus vulnérables » abonde Philippe Naillet, député PS de La Réunion. « Il y a une vraie colère dans le pays contre les injustices sociales et fiscales donc ce qui faudrait, c’est une politique de gauche pour plus de justice sociale et fiscale et aussi mettre le paquet sur la dette environnementale ».
« Le Premier ministre devait être débarqué depuis le mois de janvier » a rappelé le député de Guadeloupe (PS), Christian Baptiste, qui avait voté la première motion de censure à l’égard du gouvernement Bayrou. « Pour les Outre-mer, cette politique soutenue par la Macronie nous est complètement défavorable », a-t-il ajouté, citant notamment « les 350 millions d’euros de coupe qu’il y aura sur la Lodeom ».
« Au-delà du constat que nous faisons tous et sur lequel nous sommes d’accord, un Premier ministre ne peut pas se permettre de présenter quelque chose d’atone », « sans projet économique et politique pour la France » a déclaré le député Liot Max Mathiasin (Guadeloupe), pour justifier son vote contre la confiance au gouvernement. « Manuel Valls a fait des pas en notre direction » a concédé la députée GDR de La Réunion Karine Lebon. « Malheureusement, il était isolé et pas écouté dans ce gouvernement » ajoute-t-elle, soulignant « un projet de loi de lutte contre la vie chère vidé de sa substance ».
Parmi les trois seuls députés ultramarins ayant voté pour la confiance, le député calédonien (EPR) a lui, prôné la « stabilité », notamment pour la Nouvelle-Calédonie et l’accord de Bougival, « pour qu’il se poursuive dans le calendrier qu’on s’est fixé ». « Malheureusement, c’est fait d’avance », reconnaît le député qui souhaite a minima « qu’un gouvernement soit renommé tout de suite », de préférence mené par « un Premier ministre de droite » et « qui dure ».
Comme leur collègue Nicolas Metzdorf, le député de Polynésie Moerani Frébault, et le député de Wallis et Futuna Mikaele Seo ont aussi voté pour la confiance au gouvernement.
Reste à savoir désormais qui succèdera à François Bayrou, une nouvelle dissolution voire une démission du chef de l’État, réclamée par de nombreux députés, écartés. Plusieurs noms circulent : les ministres Sébastien Lecornu (Armées), Gérald Darmanin (Justice), Catherine Vautrin (Travail et Santé), Éric Lombard (Économie), le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, l'ancien chef de la diplomatie et ex-socialiste Jean-Yves Le Drian.
Les députés Liot ont, eux, avancé la candidature de Charles de Courson. « C’est un homme sérieux, qui connaît les budgets de la France, député depuis 33 ans, qui parle à la droite et la gauche et qui inspire confiance » a loué le député guadeloupéen Olivier Serva.