Journée mondiale de la Diversité biologique : Les soutiens de Suez Outre-mer et ses filiales locales en faveur de la protection de la Biodiversité

Journée mondiale de la Diversité biologique : Les soutiens de Suez Outre-mer et ses filiales locales en faveur de la protection de la Biodiversité

En cette Journée internationale pour la Diversité biologique (ou Biodiversité), Suez Outre-mer fait le point sur les programmes que ses filiales ultramarines soutiennent pour mieux connaître, protéger, restaurer la biodiversité des départements et territoires d’Outre-mer.

La Convention sur la diversité biologique adoptée par l’ONU est entrée en vigueur en 1993. Son objectif ? Garantir la mise en œuvre d’une action internationale efficace pour « ralentir la destruction des espèces biologiques, des habitats et des écosystèmes ». Presque 30 ans, quelques catastrophes naturelles et une pandémie planétaire plus tard, 2021 sera-t-elle l’année de la diversité biologique ? La réunion de la Conférence des Parties (COP 15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) - qui se tiendra en Chine en octobre 2021 - étudiera les résultats du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique. 

Auparavant, en septembre, le congrès mondial de la nature, organisé par l’UICN, aura réuni à Marseille tous les acteurs de la planète au chevet de la biodiversité planétaire. En outre, l’ONU a lancé pour la période 2021-2030 deux nouvelles décennies, l’une consacrée aux sciences océaniques, l’autre à la restauration des écosystèmes. Le thème choisi en 2021 pour cette journée internationale résonne comme un message à intégrer dans le débat mondial : Nous faisons partie de la solution ! Il s'inscrit dans la continuité de l'élan généré par le thème 2020 : Nos solutions sont dans la nature.

Les outre-mer font partie de la solution #PourLaNature

La France possède le 2ème domaine maritime mondial et abrite 10 % de la biodiversité mondiale. 80% de la biodiversité française se trouve dans ses territoires d’outre-mer, répartis sur 4 océans et 4 continents. Une richesse exceptionnelle qui confère aussi à la France une responsabilité mondiale pour la protection de la planète. 

La rivière Montsinéry en Guyane entourée de Mangrove ©D.Vallon 

D’autant que les outre-mer sont particulièrement concernées par les menaces sur la biodiversité : « leurs écosystèmes font partie des zones de diversité biologique les plus riches du monde en espèces endémiques, mais aussi les plus menacées. Plus de de 98 % de la faune vertébrée et 96 % des plantes vasculaires1 endémiques à la France sont ultramarines. Ce qui place la France au 6ème rang des pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces mondialement menacées selon la Liste rouge de l’UICN publiée en 2013 ».2

S’il est globalement reconnu que les menaces sont souvent d’origine anthropique, la biodiversité des outre-mer est particulièrement mise en danger par le changement climatique, par l'élévation du niveau de la mer dans les zones littorales et par l'augmentation des phénomènes extrêmes (cyclones, sécheresse, inondations, mouvements de terrains associés, tsunami, etc.).

Le nécessaire engagement de tous les acteurs des territoires

La France s’engage dans la protection de la biodiversité, inscrite dans sa feuille de route Agenda 2030 et dans le Green Deal Européen. L’implication des collectivités locales est cruciale sur ces sujets, via des stratégies territoriales de préservation et de restauration de la biodiversité. Les acteurs des services essentiels à l’environnement, de la gestion de l’eau et des déchets, y participent. C’est la raison d’être des entreprises locales, Société Guyanaise des Eaux (SGDE), Calédonienne des Eaux (CDE), Polynésienne des Eaux (SPE), Star Mayotte, Société Martiniquaise des Eaux (SME), SUEZ R&V Réunion, Karuker’Ô et Star Urahafu, filiales de SUEZ : « s’engager chaque jour pour préserver les éléments essentiels de notre environnement : l’eau, la terre et l’air, (…) et l’avenir de la biodiversité sur mer comme sur terre ».

Le lagon de Bora Bora ©T. Redon

Au-delà de ses métiers essentiels au service des collectivités locales de services d’eau, d’assainissement, de gestion et de valorisation des déchets, SUEZ et ses filiales ultramarines, partenaires des collectivités d’outre-mer, soutiennent des actions locales, scientifiques, citoyennes, pour mieux connaître, protéger, restaurer la biodiversité des départements et territoires d’outre-mer.

Soutenir les initiatives locales pour préserver la diversité biologique ultramarine

Le programme Bora Biodiv est né en 2019 en Polynésie française. Mené par le CRIOBEen partenariat avec la commune de Bora Bora, la Polynésienne des Eaux et l’association Ia vai ma noa Bora Bora, son objectif est d’étudier la biodiversité marine du lagon afin de le gérer durablement. L’île de Bora Bora – connue mondialement comme « La Perle du Pacifique » - est labellisée Pavillon Bleu depuis 20 ans. 

Après deux ans d’études, le CRIOBE publie dans un premier tome les résultats obtenus en 2019 et 2020 autour des quatre axes majeurs du projet : état des lieux de la biodiversité du lagon de Bora Bora ; suivi de l’impact des rejets du système d’assainissement collectif & des lixiviats du centre d’enfouissement technique ; comprendre les problèmes du lagon de Bora Bora et proposer des mesures de gestion ; et communiquer vers les gestionnaires, prestataires et locaux. 

C’est donc une nécessité pour la commune de mettre en place les dispositifs qui permettront de protéger son environnement. C'est dans cette optique qu'intervient le projet "Bora Biodiv" mené par le Dr David Lecchini, directeur d'études du CRIOBE, et financé par la Polynésienne des Eaux. L’objectif est de réaliser un bilan exhaustif de l’état de santé du lagon et de mettre en place les moyens de monitoring (plateforme environnementale) nécessaires au suivi sur le long terme et en continu du récif corallien. Pour David Lecchini, « une bonne gestion de l’eau douce et surtout des rejets d’eau usée est primordiale pour garder les récifs coralliens en bonne santé, comme c’est le cas à Bora Bora ». 

Engazonnements en cours sur un projet de réaménagement de l’installation de stockage de déchets non dangereux de SUEZ à Sainte-Suzanne, île de La Réunion ©RV Réunion

Pour protéger les espèces endémiques de la Réunion, SUEZ RV Réunion Mayotte a signé en 2018 un partenariat avec l’Association du Conservatoire botanique national et le Centre permanent d’initiatives pour l’environnement de Mascarin. Sur l’installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) de Sainte-Suzanne, l’entreprise s’appuie sur la démarche DAUPIdont l’objectif est de favoriser l’utilisation d’espèces indigènes et exotiques non envahissantes sur le site. Ainsi, les choix des espèces utilisées dans le cadre des projets de réaménagements du site sont présentés et validés en amont par le Conservatoire. 

En Nouvelle-Calédonie, la Calédonienne des Eaux (CDE) est partenaire depuis sept ans de l’association Caledoclean créée en 2012 « qui milite pour la transition écologique afin de préserver efficacement et durablement le droit à un environnement sain pour toutes et tous y compris pour les plus démunis et les plus vulnérables au changement climatique ». 

©CDE

Au-delà d’opérations de nettoyage pour « lutter contre les pollutions terrestres, marines et aériennes », Caledoclean s’est lancé dans une « offensive de restauration forestière » pour « préserver et restaurer le patrimoine naturel exceptionnel » de la Nouvelle-Calédonie. Engagés auprès de Caledoclean, les collaborateurs de la Calédonienne des eaux participent chaque année au nettoyage des baies de Nouméa ou au reboisement des maquis miniers dans le sud en plantant des arbres endémiques. 

Etang Z’abricots en Martinique : concilier préservation de la biodiversité et activités économiques grâce à la mangrove

Aux côtés de la Communauté d'agglomération du Centre de la Martinique (CACEM) et de scientifiques, les équipes de SUEZ consulting conçoivent une solution résiliente visant à réduire durablement la vulnérabilité du port de plaisance de l’Étang Z'Abricots au changement climatique. En limitant l’agitation du plan d’eau portuaire, la sécurité et le confort des plaisanciers sont assurés et les activités de plaisance peuvent être maintenues. Une ambition commune : démontrer que les solutions fondées sur la nature concilient préservation de la biodiversité et activités économiques.

Pointe des Sables et marina de l’Etang Z’Abricots à Fort-de-France en Martinique ©SUEZ Consulting

Pour cela, l’objectif est d’étendre la mangrove sur une pointe sableuse située à l’entrée du port : une fois bien installée, elle constituera un écran naturel et résilient pour la protection du port de plaisance. L’opération commencera sur site fin 2021, elle s’inscrit dans le projet LIFE intégré ARTISAN (Accroître la Résilience des Territoires au changement climatique par l’Incitation aux Solutions d’Adaptation fondées sur la Nature) financé par la commission européenne et piloté par l’Office français de la biodiversité (OFB). 

Les outre-mer, gardiens des richesses de la diversité biologique

Si les métiers liés à l’environnement offrent des solutions concrètes aux collectivités pour participer à la préservation des ressources en eau et des milieux naturels, les réponses viennent de tous : citoyens, élus, éducateurs, secteurs économiques et associatifs etc. Ensemble, sachons donc préserver notre biodiversité, richesse inestimable et fragile des territoires ultramarins.

« La biodiversité ne connaît pas les frontières »

C’est au Forum mondial de l’eau de Brasilia en mars 2018 que naît la proposition d’une collaboration transfrontalière pour la gestion intégrée des fleuves Maroni et Oyapock dont les affluents sont autant de traits d’union entre la Guyane, le Suriname et l’Etat d’Amapà du Brésil. Quelques mois plus tard, le programme de coopération BIO-PLATEAUX - promouvoir l’articulation transfrontalière pour la gestion des Eaux - débute. Entretien avec Patrick Lecante, maire de Montsinéry-Tonnegrande en Guyane, président du comité de l'eau et de la biodiversité de Guyane, administrateur de l’office français de la biodiversité

Patrick Lecante et Titania Redon, directrice de la rédaction d’Itinéraires d'outre-mer ©T. Redon

Quelle est l’importance de la Guyane dans la diversité biologique de la France et de la planète ?

« La biodiversité ne connaît pas les frontières. En Amazonie, elle s’étend sur un très vaste plateau continental de l’Amazonie à l’Orénoque. Elle constitue l’habitat privilégié d’innombrables espèces animales, végétales et de l’homme depuis plus de 2000 ans. 

S’agissant de la Guyane, nous offrons à la France et à l’Europe une biodiversité préservée et récente, à découvrir, car ce sont plus de 100 000 espèces végétales et animales – selon les scientifiques – qui restent à identifier. L’objectif majeur, au-delà de la connaissance scientifique, est d’ouvrir un nouveau champ de possibilités à l’humanité, que ce soit en matière d’alimentation, de soins et d’énergie. C’est pour cela que nous devons à tout prix préserver la biodiversité pour les générations futures ». 

Une conférence internationale labellisée Plan Biodiversité 

« En phase 1, le programme BIO-PLATEAUX vise à favoriser les partages de connaissances et d’expériences sur l’eau et la biodiversité aquatique. Ce projet est cofinancé par l’Union Européenne au travers du Programme de Coopération Interreg Amazonie (PCIA), le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES), l’Office de l’Eau de Guyane (OEG) et la Direction Générale des Territoires et de la Mer de Guyane (DGTM). Il est coordonné par l’Office International de l’Eau (OiEau), en partenariat avec l’OEG, l’Université Anton de Kom (Suriname) et l’Agence Amapá (Brésil). 

Après un travail de collecte des attentes entre 2018 et 2019, une Conférence Internationale labellisée Plan biodiversité (action 62) s’est tenue le 26 novembre 2019 en Guyane. A l’issue de ces échanges, la Déclaration de Cayenne a été signée entre les partenaires techniques, traçant une feuille de route pour la poursuite des échanges. Depuis, nous travaillons aux fondements préparatoires à la création d’un Observatoire transfrontalier qui étudiera notamment les thématiques de l’hydrologie, le suivi de la qualité de l’eau, l’accès à l’eau potable et la sensibilisation des populations. 

Toujours dans l’objectif de faciliter les échanges entre les deux rives, le projet BIO-PLATEAUX met en évidence dans ce contexte le rôle positif d’une dynamique d’échange sur les ressources en eau qui joue un rôle de catalyseur pour la coopération ».

Annotations :

1 vasculaire : une plante vasculaire est un végétal qui possède des vaisseaux servant à la circulation de l'eau. Les plantes vasculaires sont des plantes à tige, feuilles et racines dans lesquelles l'eau puisée dans les racines circule dans la plante, ce qui leur permet d'atteindre de grandes tailles.

2 Rapport 2018 AFB/ONB, Rapport « Biodiversité d’outre-mer » UICN 2013

CRIOBE : centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement 

DAUPI : démarche aménagement urbain et plantes indigènes