Immigration : Gérald Darmanin annonce 3000 places en centres de rétention administrative d'ici 2027, dont la création d'un centre de rétention à Mayotte

Entrée du centre de rétention administrative à Mayotte © Mayotte Hebdo

Immigration : Gérald Darmanin annonce 3000 places en centres de rétention administrative d'ici 2027, dont la création d'un centre de rétention à Mayotte

Le Ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin a annoncé l'augmentation de la capacité des centres de rétention administrative à 3000 places d'ici la fin du quinquennat, avec la création de 11 nouveaux centres de rétention administrative dont un situé à Mayotte.


Depuis 2017, le nombre de places de rétention a augmenté de 1400 à 1869 places aujourd’hui disponibles. Conformément à la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) et notamment à l’amendement adopté sur la proposition de M. Ciotti, un objectif de 3 000 places a été fixé à l’horizon 2027.  Dans cet objectif, un appel à projets pour la création de nouveaux CRA a été lancé le 10 janvier 2023 et a permis de retenir plusieurs projets. Des nouveaux CRA seront implantés dans les villes de Dijon, Béziers, Aix/Luynes, Dunkerque, Goussainville, Nantes et Oissel. La construction d’un CRA supplémentaire à Mayotte est également prévue. La capacité d’accueil de chacun de ces centres sera de 140 places.

Entre 2017 et 2022, la première phase du « plan CRA » a permis un fort accroissement de la capacité immobilière et opérationnelle de rétention.
La seconde phase du « plan CRA » va permettre d’atteindre l’objectif de 3 000 places en CRA d’ici 2027. Pour la période de 2023 à 2027, qui constitue la deuxième phase du « plan CRA », un effort financier inédit de 240 millions d’euros sur 4 ans permettra d’atteindre l’objectif fixé dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI).

« Les centres de rétention administrative (CRA) constituent un maillon essentiel de la chaîne de l’éloignement. Y sont désormais, à la demande du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, placés prioritairement les étrangers en situation irrégulière susceptibles de constituer une menace pour la sécurité et l’ordre publics et dont l’éloignement est donc prioritaire. Ces situations représentent 90% des placements en CRA aujourd’hui», a ajouté le Ministère de l'Intérieur dans un communiqué. «Au total, les moyens dégagés entre 2017 et 2027 permettront un quasi doublement de la capacité des centres de rétention administrative», a poursuivi le Ministère de l'Intérieur.

© Ministère de l'Intérieur

Le développement de capacités en locaux de rétention administrative (LRA) va permettre d’augmenter le taux de disponibilité effective des places de rétention. Les directives du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer du 3 août 2022 avaient posé l’objectif de l’augmentation d’un tiers des capacités de rétention en locaux de rétention administrative (LRA). Les LRA permettent le placement en rétention pour une courte durée (48 heures) d’étrangers qui ne peuvent être placés en centre de rétention en raison de circonstances particulières.
Dans cet objectif, 66 places supplémentaires vont être créées dans toute la France, dont 43 en 2024, portant ainsi à 174 places la capacité d’accueil en LRA  dans l'Hexagone à la fin de l’année à venir. Cela représentera une augmentation de 33% des places par rapport à fin 2022.

Enfin, les services du ministère mettent en œuvre un plan d’action pour augmenter la disponibilité effective des places en CRA, en réalisant des travaux d’entretien et de maintenance et en convertissant des places dédiées aux femmes et aux familles en places pour les hommes chaque fois que cela est pertinent. En 2023, ce sont ainsi en moyenne 300 places supplémentaires qui ont été rendues disponibles grâce à ce plan.

Cette annonce intervient un mois avant l'examen au Sénat du projet de loi sur l'immigration, plusieurs fois reporté, et qui devrait faire de l'expulsion des étrangers délinquants une priorité. Mais un autre volet du texte, sur la régularisation de travailleurs sans-papiers dans les métiers dits «en tension», suscite l'hostilité de la droite.

Au total, 15.922 personnes y ont été retenues l'an dernier dans l'Hexagone et 27.643 en Outre-mer, selon le rapport annuel des associations de défense des migrants.