Guyane : La première communauté thérapeutique en France dédiée aux femmes en situation d'addiction, inaugurée lundi prochain

Guyane : La première communauté thérapeutique en France dédiée aux femmes en situation d'addiction, inaugurée lundi prochain

C’est à Awala-Yalimapo, commune du Nord-Ouest de la Guyane, que sera inaugurée lundi 28 février 2022 la première communauté thérapeutique dédiée aux femmes en situation d’addiction, en capacité de prendre en charge leurs enfants. « Yépi Mankandra » sera la première initiative du genre en France.

En France, les structures d’hébergement dédiées aux personnes en situation d’addiction trouvent leurs limites dans des cas de femmes avec enfants. Une simple donnée qui représente un véritable point bloquant à la prise en charge. Une voie sans issue aux impacts multiples, puisqu’outre le défaut de prise en charge de femmes dans le besoin, l’absence d’offre de soin concerne également les enfants, qui peuvent être directement touchés par les pathologies addictives de leurs parents et doivent aussi bénéficier d’un soutien.

Une situation bien connue en France, mais qui trouve une première réponse grâce au centre « Yépi Makandra », qui sera installé dans le Nord-Ouest de la Guyane, à Awala-Yalimapo. Projet porté par l’Akatij, une association guyanaise qui a pour but d’aider les personnes les plus vulnérables dans une démarche de construction vers l’autonomie et l’insertion, la communauté thérapeutique Yépi Makandra est fondée sur un projet qui sous son aspect d’évidence, est en réalité novateur et ambitieux : celui d’accueillir dans leur démarche d’arrêt des consommations et des pratiques addictives, des femmes, souvent en situation de précarité, avec leurs enfants.

La vie en communauté et le soutien du groupe sont au cœur du projet thérapeutique et d’insertion sociale. En intégrant la prise en charge des enfants, l’association permet à ces femmes de pouvoir accéder au programme de soutien qui consiste à un hébergement de plusieurs mois, profitant de la force de soutien d’un groupe et du travail de professionnels. Chaque femme accueillie pourra ainsi sortir progressivement de son addiction, retrouver des repères, mais aussi développer ses capacités sociales et éducatives vis-à-vis de son ou ses enfants, notamment grâce à un travail de réparation des ruptures liées à la stigmatisation et à la culpabilisation, des données nouvelles pour ce type d’offre de soin.

L’établissement, dont l’investissement a été cofinancé par les fonds FEDER, et le fonctionnement par l’ARS, pourra accueillir 25 femmes et 15 enfants. Cet établissement est une avancée majeure dans l’accompagnement des femmes et leurs enfants en situation d’addiction pour la Guyane, mais aussi une véritable innovation à l’échelle de la France. 

Damien Chaillot