Éruption de la Soufrière de Saint-Vincent : La solidarité s’organise en Guadeloupe et Martinique

Dans la partie nord de l'île, proche du volcan, les toitures s'effondrent sous le poids des cendres ©Xtreme Radio (104.3 FM) / SVG

Éruption de la Soufrière de Saint-Vincent : La solidarité s’organise en Guadeloupe et Martinique

Face à l'urgence humanitaire qu'engendre l'éruption volcanique de la Soufrière à Saint-Vincent, plusieurs initiatives citoyennes se sont créées pour venir en aide à la population de l’île caribéenne, rapporte notre partenaire RCI Guadeloupe.

Une plateforme citoyenne en ligne a été lancée pour recenser les antillais souhaitant soutenir l'accueil des réfugiés climatiques de Saint-Vincent et les Grenadines. L'action peut concerner l'hébergement des personnes, dont le formulaire se trouve ici, ou bien le volontariat, en remplissant cette fiche contact. Trois hommes sont à l'origine de cette initiative qui a pour but de pousser les autorités à prendre position pour aider Saint-Vincent. « Il s'agit de montrer que les citoyens de Martinique et de Guadeloupe sont prêts à être volontaires, pour donner la motivation aux institutions de faire le nécessaire », explique Zaka Toto, l'un des fondateurs de la plateforme. 

À partir de ce lundi, des convois humanitaires de particuliers partiront de Martinique pour apporter leur aide à la population sinistrée, après une collecte d'urgence organisée ce weekend. Un catamaran part lundi en fin d'après-midi et acheminera des produits de première nécessité, des masques, des couverts jetables, des produits d'hygiène et des aliments secs, poursuit RCI. « L'idée est de bénéficier de cette opportunité pour transporter rapidement des produits nécessaires en urgence. Ce seront des produits légers, car nous sommes sur un catamaran. Donc des masques, dosettes de sérum physiologique, ustensiles jetables, des aliments secs, des fournitures pour bébés, et pour toilette », explique Patricia Fouche, membre de l'association ESA (Enfant, soleil d'avenir) Caraïbes.

300 réfugiés en Guadeloupe ?

Ce lundi matin, le président de la Région Guadeloupe, Ary Chalus, participera par visio-conférence à une réunion de l’Autorité de l’OECO. L’aide apportée à Saint-Vincent et les Grenadines sera abordée lors de cette rencontre, assure-t-on. La collectivité régionale s’appuiera notamment sur son partenariat avec la Croix-Rouge, via le programme INTERREG Ready Together, pour participer à l’opération menée en coordination avec les autorités françaises. Un bateau devrait partir le 15 avril 2021 de la Martinique avec à bord des équipements de première nécessité comprenant des kits de protection individuels (tentes...), des kits de nettoyage et des équipements anti-COVID (flacons de gel hydro-alcoolique, masques pour les familles), mais également des moustiquaires.

Sur l’accueil des réfugiés, l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO) a lancé un appel à la solidarité des autres membres de l’OECO pour les accueillir. De nombreux pays et territoires voisins ont d’ores et déjà offert leur aide pour les recevoir, mais il resterait encore 3 950 réfugiés sans hébergements. La Guadeloupe pourrait réquisitionner un ou deux hôtels, actuellement à l’arrêt du fait de la fermeture de nos frontières, pour accueillir entre 250 et 300 réfugiés.

De même, une demande d’assistance technique a été émise pour l’utilisation des hélicoptères présents sur les territoires de Guadeloupe et de Martinique. La demande a été officiellement transmise à l’ambassadeur de France basé à Sainte-Lucie. La collectivité régionale s’est également rapprochée de la société civile pour entreprendre des actions complémentaires. Des discussions sont en cours au sein de Karib’Horizon plus particulièrement avec le CO.RE.CA. pour travailler sur des propositions d’actions. La Guadeloupe se tient ainsi prête pour aider dans toute la mesure du possible la population et le gouvernement de Saint-Vincent et les Grenadines, assure le communiqué de la Région.

Sur place, la situation s’est considérablement dégradée depuis la première éruption explosive de la Soufrière, vendredi matin. Depuis, plusieurs éruptions ont eu lieu dont une importante dans la nuit de samedi à dimanche. Sous le poids des cendres et pierres brûlantes qui retombent à terre, certaines maisons se sont écroulées et les besoins en eau, déjà importants, se sont intensifiés alors que les rivières de l’île sont polluées par les retombées du volcan. Une panne générale d’électricité a eu lieu dimanche matin, tandis que Saint-Vincent et sa voisine la Barbade, du fait de l’épais nuage de cendre, sont plongées en pleine nuit au beau milieu de la journée. 

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L’éruption de la Soufrière de Saint-Vincent et les Grenadines, au sud de l’arc antillais, a en outre des répercussions sur l’ensemble de la région, concernées par les nuages de cendres, notamment la Barbade, proche voisine à l’Est de Saint-Vincent. « On peut et on doit s'attendre (…) à avoir des cendres volcaniques (…) dans le ciel de la Martinique où il ne va pas forcément y avoir de grosses retombées », a prévenu Jean-Noël Degrace, chef de centre Météo France Martinique, interrogé par Martinique La 1ère. Pour rappel, l’éruption de la Soufrière peut encore durer quelques jours, voire quelques semaines.