Enseignement supérieur : La Chaire Outre-mer de Sciences Po s’installe avant son inauguration officielle en juillet

Enseignement supérieur : La Chaire Outre-mer de Sciences Po s’installe avant son inauguration officielle en juillet

Ce jeudi, le comité scientifique de cette nouvelle Chaire, inédite dans le paysage universitaire français, se réunit pour la première fois avant son inauguration officielle début juillet. 

C’est la concrétisation de l’article 51 de la loi Égalité réelle Outre-mer, stipulant que « l'État et les collectivités territoriales d'outre-mer encouragent et favorisent la création d'une chaire d'excellence consacrée à l'outre-mer dans une grande école ». La création de cette Chaire Outre-mer, piloté et financé en majeure partie par le Ministère des Outre-mer (700 000 euros), franchit une nouvelle étape en janvier 2020, lorsque Ferdinand Mélin-Soucramanien est désigné expert universitaire au sein de la Délégation interministérielle à l’Égalité des Chances des Français d’Outre-mer, chargé entre autres de bâtir cette Chaire. Ce jeudi matin marque l’ouverture de la Chaire, de son site internet et ses bureaux, mais aussi l’installation du Comité scientifique. 

« Comprendre la place des Outre-Mer dans la France et dans l’Europe. Un défi ? Désormais une réalité et un lieu incarnés par la Chaire Outre-Mer à Sciences Po », explique Martial Foucault, Directeur du Cevipof, professeur en Sciences politiques et désigné Directeur du Comité scientifique et titulaire de la Chaire. Dans ce comité scientifique, on retrouve notamment Véronique Bertile, maître de Conférence en Droit à l’Université de Bordeaux, Jean-Jacques Brot, préfet des Yvelines, Éric Conte, archéologue et professeur à l’Université de la Polynésie, Sabine Garabedian, économiste et professeure à l’Université de La Réunion, ou encore Cédric Audebert, directeur de recherche au CNRS et professeur à l’Université des Antilles.

« Réhabilité le fait ultramarin », « contribuer au débat public », « stimuler la recherche et le dialogue » et « développer le leadership Outre-mer », tels sont les quatre grands objectifs de cette Chaire. Plus en détails, il s’agira de « favoriser les débats et la réflexion en permettant à tous les acteurs ultramarins et hexagonaux de se rencontrer et d’échanger dans un cadre académique neutre, exigeant et ouvert à tous les territoires » ; « stimuler la recherche et contribuer à la constitution d’un corps de doctrine Outre-Mer par une approche pluridisciplinaire (science politique, économie, droit, histoire, sociologie, écologie) appréhendant globalement les problématiques ultramarines » ; « enrichir les cursus de formation initiale et continue de Sciences Po grâce aux travaux issus de la Chaire et former les leaders ultramarins de demain capables d’élaborer et d’appliquer des solutions innovantes » et « construire des partenariats de long terme avec les pouvoirs publics, les collectivités, des associations et des entreprises ultramarines, ainsi qu’à l’international ».

La Chaire Outre-Mer de Sciences Po vise à « appréhender les territoires et les politiques ultramarines de manière transdisciplinaire et holistique autour de six axes », nous explique-t-on encore. On cite notamment les Institutions et faits politiques, la citoyenneté et les Cultures, la cohésion sociale et les Territoires, la Géopolitique et les intégrations régionales, les transitions écologiques et les trajectoires économiques. Le tout à travers des « enseignements et des formations innovantes ». 

Si ce jeudi 22 avril marque l’installation du Comité scientifique de cette Chaire, les membres de ce Comité ont encore deux mois pour lancer les consultations et publications, et affiner le « programme de travail » avant la conférence inaugurale et le lancement officielle de cette Chaire, le 2 juillet prochain. En effet, conformément à l’article 51 de la loi EROM, les membres du comité scientifique doivent rencontrer « les Présidents d’exécutifs Outre-Mer afin de présenter et entamer une réflexion pour co-construire le programme de travail de la Chaire ». Des entretiens auront également lieu avec les parlementaires, les élus locaux, les forces vives économiques, des responsables associatifs, des agences de l’État et des associations étudiantes représentatives.