Métamorphoses Outremers a organisé le 7 février dernier au Sénat le colloque “L'Outre-mer veut sortir la tête de l’eau”.En lien avec de nombreux partenaires, le think tank a souhaité aborder la réalité de l’outre-mer sur la question de l’accès à l’eau.
Ce colloque a réuni en présentiel et à distance des élus, chercheurs, personnalités et associations pour porter la voix de ces territoires en préface du 9 ème Forum Mondial de l’eau qui aura lieu du 21 au 26 mars à Dakar
Brice Lalonde, ancien ministre de l’Environnement et coordinateur de la Conférence des Nations unies sur le développement durable (RIo+20) pour la France est revenu sur l’importance de l’eau pour les territoires ultramarins de fonder des politiques d’adaptation en vue du changement climatique.
Brice Lalonde couvre de façon globale tout un panel d’enjeux liés directement ou indirectement à l’accès à l’eau : problème des statistiques, de gouvernance, d’alimentation, d’énergie, des activités minières, des villes, de sécurité et du réchauffement climatique.
Trois humains sur dix n’ont pas accès à l’eau alors qu’elle recouvre les deux tiers de la planète. L’ancien ministre insiste sur l’importance de l’eau de pluie, souvent négligée des analyses. Les Outre-mer sont ainsi impactés directement. Avoir suffisamment d’eau sur la terre est crucial pour l’évaporation afin de réduire le réchauffement. La problématique des villes quant à elle démontre qu'il faille chercher de l’eau de plus en plus loin.
Sur le problème de sécurité, il souligne que 30 à 50% de l’eau traitée est détournée d’après un rapport de la Banque mondiale. Cela renvoie à la question politique de s’il faut donner un prix à l’eau. « Le droit à l’eau, c’est pas du vol. Mais est-ce que le droit de tirage est illimité ? C’est une question très importante ».
Enfin, sur le réchauffement climatique, il déplore que l’on parle beaucoup de l'effet du climat sur le cycle de l’eau mais pas l’inverse, ce qui est pourtant capital. Il évoque la disparition d’îles dans le Pacifique mais aussi l’existence de modèles de résilience comme les « villes éponges » en Chine et conclu par l’importance d’avoir une bonne politique de l’eau.