Covid-19 : Les parlementaires de Guyane demandent « un peu plus de libertés » pour les habitants de Saint-Georges

Covid-19 : Les parlementaires de Guyane demandent « un peu plus de libertés » pour les habitants de Saint-Georges

Point de contrôle d’Iracoubo en Guyane ©Préfecture

Commune frontalière au Brésil, mais séparée par le fleuve Oyapock, Saint-Georges et ses habitants sont toujours concernés par des mesures de restriction de la circulation, les empêchant de se rendre, entre autres, à Cayenne. 

Dans une lettre commune adressée au Préfet, les quatre parlementaires de Guyane alertent sur la situation d’une population « très éprouvée », « coupée du reste du péyi alors que les derniers bulletins quotidiens ne font état que d’un nombre limité de nouveaux cas dans cette commune ». 

Ils demandent « une solution qui octroierait un peu plus de liberté aux habitants de Saint- Georges de l’Oyapock tout en maintenant le contrôle sur la situation sanitaire ». Leur lettre, envoyée avant le couvre-feu prévu ce dimanche en Guyane, ci-dessous. 

Monsieur le Préfet,

Nous, parlementaires de Guyane, souhaitons attirer votre attention sur le traitement réservé aux habitants de l’Est guyanais, et plus particulièrement ceux de la commune de Saint-Georges de l’Oyapock qui souhaitent se rendre à Cayenne.

De nombreux habitants de cette commune regrettent les conditions imposées pour franchir le point de contrôle de Belizon. Votre arrêté du 16 mars dernier portant sur les mesures de prévention et restrictions nécessaires pour lutter contre la propagation de la Covid-19 en Guyane n’autorise la circulation des personnes aux points de contrôles d’Iracoubo et de Régina que sous certaines conditions.

Lors du premier confinement, la population de cette commune a été très éprouvée, acceptant néanmoins les restrictions de circulation dans l’intérêt général de la population guyanaise. Aujourd’hui, elle a le sentiment d’être à nouveau coupée du reste du péyi alors que les derniers bulletins quotidiens ne font état que d’un nombre limité de nouveaux cas dans cette commune.

Cette situation demeure encore plus incompréhensible aux yeux des habitants qui comprennent d’une part les craintes des autorités face à l’émergence du variant en provenance de l’Amazonie, mais restent dubitatifs devant l’absence de contrôles à la frontière avec le Brésil.

Dans ce contexte extrêmement préoccupant, les habitants ont tenu à tirer la sonnette d’alarme, considérant injustes ces nouvelles restrictions qui les coupent d’une partie de leurs familles installée à Cayenne entre autres.

A notre tour, nous souhaitons vous alerter sur cette situation afin de travailler conjointement à une solution qui octroierait un peu plus de liberté aux habitants de Saint- Georges de l’Oyapock tout en maintenant le contrôle sur la situation sanitaire.

Vous remerciant de l’intérêt que vous porterez à ce courrier, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de notre parfaite considération.

Marie-Laure Phinéra-Horth, sénatrice 

Georges Patient, sénateur 

Lénaïck Adam, député

Gabriel Serville, député