Ce lundi, le 4ème One Planet Summit s’ouvrira sur la biodiversité, la protection des espaces terrestres, marins et des forêts tropicales

Ce lundi, le 4ème One Planet Summit s’ouvrira sur la biodiversité, la protection des espaces terrestres, marins et des forêts tropicales

Après une année blanche en grands sommets internationaux en raison de la crise du Covid-19, 2021 s’ouvrira, ce lundi 11 janvier, sur la 4ème édition du One Planet Summit. Le président Emmanuel Macron réunira, en visio-conférence, plusieurs chefs d’États et leaders d’organisations internationales autour de la biodiversité, et de la protection des espaces terrestres, marins et des forêts tropicales. 

« Ce quatrième One Planet Summit est l’occasion de faire converger les enjeux climatiques et la préservation des écosystèmes », explique l’Élysée. « Cette convergence est indispensable lorsque nous essayons de lutter contre le changement climatique », poursuit-on, « il nous semble que beaucoup d’entre nous ont perdu de vue que la préservation de la nature et du vivant était au moins aussi importante, et pourtant, les atteintes aux écosystèmes connaissent un niveau sans précédent qui ont des impacts majeurs sur nos sociétés ».

« La crise du Covid-19 à laquelle nous faisons face aujourd’hui, nous en fait la preuve. Et c’est pourquoi nous n’hésitons pas aujourd’hui à dire que pour nous, la préservation de la biodiversité est quelque part notre assurance vie collective », insiste encore l’Élysée.

Ce lundi, Emmanuel Macron et ses homologues (Vice-président de la République populaire de Chine, président du Costa Rica, président du Conseil italien, prince de Galles, Albert de Monaco, président du gouvernement espagnole, président de la Mauritanie, Premiers ministres canadien et britannique, Première ministre de Norvège, Chancelière allemande, président du Congo ou encore, chef du gouvernement des Pays-Bas), mais aussi les responsables d’organisations politiques, institutionnelles et financières tels qu’Antonio Guterres (ONU), David Malpass (Banque Mondiale), Ursula Von Der Leyen (Commission européenne) et Christine Lagarde (BCE), vont échanger autour de quatre thématiques : la protection des écosystèmes terrestres et marins, la promotion de l’agro-écologie, la mobilisation des financements pour la biodiversité et le lien entre déforestation, espèces et santé humaine.

« Ce sont 4 sujets clés de la négociation de la COP biodiversité qui se tiendra en Chine à la fin de l’année », ajoute l’Élysée. En outre, « ces thématiques et les engagements qui seront pris permettront de préparer en grande partie aussi la COP Climat qui sera accueillie par le Royaume-Uni en novembre et dont le thème principal est de faire place à ce qu’ils ont appelé les solutions fondées sur la nature pour la lutte contre le changement climatique ».

Le premier objectif affiché par l’Élysée est de grossir les rangs de la Coalition de la haute ambition pour la nature et les hommes, qui est une initiative qui avait été lancée dans son temps par le Costa Rica, la France et la Grande-Bretagne. « Lorsque nous avons démarré la préparation de ce One Planet Summit, il y avait à peu près une vingtaine de pays qui étaient membres de cette coalition. Notre objectif est d’atteindre 50 pays lundi et nous sommes en bonne voie pour réaliser cet objectif », assure-t-on.

Plus concrètement, cette coalition vise à ce que les pays qui la rejoignent s’engagent à mettre 30% de leur territoire en espace protégés, et elle sera primordiale dans la négociation du futur Cadre mondial de protection de la biodiversité de la Convention sur la diversité biologique qui sera adoptée à la COP 15. « Il est essentiel d’avoir un maximum de ralliement ».

À l’échelle nationale, le Président de la République devrait annoncer « l’adoption de la Stratégie nationale pour les aires protégées qui vise à protéger 30% de notre espace terrestre et maritime de métropole et d’outre-mer à l’horizon 2030 ». Les bases de cette Stratégie nationale pour les aires protégées, récemment saluée par l’UICN, remontent à 2019 et l’ambition depuis n’a pas changé.

Actuellement, les aires marines recouvrent 22,75% des eaux ultramarines, qui elles-mêmes représentent 97% des ZEE de France. À l’échelle nationale et tous statuts confondus, les aires protégées couvrent environ 29,5% des terres et 23,5% des eaux françaises en 2019. « En fait, le président annoncera qu’il tiendra cet objectif dès 2022, en ligne avec les objectifs européens et internationaux », précise l’Élysée.

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Concernant « la mobilisation des financements pour la biodiversité », l’Élysée entend « s’assurer que 30% de la finance climat publique soit consacrée à des programmes visant des solutions basées sur la nature ». Pour se faire, on parle de la création d’une « Coalition pour la convergence des financements en faveur du climat et de la biodiversité que nous souhaitons porter avec le gouvernement britannique à Glasgow ». « Cela nous permettra d’assurer une meilleure coordination de l’ensemble des actions que nous menons tant en matière climatique qu’en matière de biodiversité », assure-t-on.

« Nous trouvons un peu désastreux l’effet de certains fonds verticaux qui ont été créés ». On cite par exemple les forêts : « parce qu’une forêt ça ne se regarde pas simplement en termes de CO2 séquestré mais aussi en termes de biodiversité, de protection des espèces et de populations indigènes qui y vivent. Et donc il est important que tous ces aspects soient pris en considération lorsque l’on regarde différents programmes ».

L’Élysée évoque également la mise en place, avec le soutien des gouvernements britanniques et français, d’une « task force » qui « élaborera un cadre de mesures de prise en compte et de rapportage des risques, impacts et bénéfices, de l’ensemble des activités économiques menées en particulier par les établissements financiers ». Selon nos informations, le Prince Charles pourrait aussi annoncer « une nouvelle alliance d’investisseurs privés pour la nature, avec des montants extrêmement conséquents ».

Sur « le lien entre déforestation, espèces, santé humaine », « une initiative internationale basée sur la science qui s’appelle PREZODE (Prevention of the emergence of zoonotic diseases) », sera lancée ce 11 janvier 2021. Il s’agirait d’une « alliance inédite de recherche action dédiée à la prévention de nouvelles pandémies issues de réservoirs animaux autour de l’approche One Health qui est une seule santé pour la biodiversité, les animaux et les hommes », explique-t-on.

« Cette initiative PREZODE vise à fédérer et à compléter de nombreux projets et programmes existants et permettra à l’ensemble de la communauté des chercheurs, des communautés locales et des décideurs de définir des solutions adaptées qui permettent d’identifier et de réduire les principaux facteurs à l’origine des risques d’émergence zoonotiques ».

La France serait en passe de réaliser son objectif de 30% d'espaces terrestres et marins protégés

La France serait en passe de réaliser son objectif de 30% d’espaces terrestres et marins protégés

Le président de la République fera également le point sur l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales et humides qui avait été lancée lors du G7 à Biarritz, alors que des feux de forêts ravageaient l’Amazonie. Cette alliance est maintenant créée, prête à fonctionner et « de nouveaux ralliements » devraient avoir lieu durant ce One Planet Summit.

Pour ce premier rendez-vous international de l’année, Emmanuel Macron devrait être accompagné de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’attractivité et Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité.

Ce 4ème One Planet Summit s’ouvrira ce lundi à 14h et sera précédé, dans la matinée, d’un « forum de l’investissement pour la Grande Muraille verte ». « Ce forum rassemblera les acteurs de la finance publique et privée, les décideurs politiques et représentants du secteur privé, afin de favoriser la création d’une coalition d’acteurs prêts à s’engager à la réalisation des objectifs 2030 de la Grande muraille verte : créer 10 millions d’emplois, séquestrer 250 millions de tonnes de carbone et restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées dans les 11 pays de la bande soudano-sahélienne », explique-t-on.