Annick Girardin reçoit la médaille de l’Institut Français de la Mer 2024

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Annick Girardin reçoit la médaille de l’Institut Français de la Mer 2024

L'ancienne ministre des Outre-mer puis de la Mer, Annick Girardin, a reçu ce mercredi la médaille de l’Institut Français de la Mer, des mains de son président Eudes Riblier, et devant de nombreux invités ayant travaillé ou collaboré avec elle. C’est la première fois qu’un ancien membre du gouvernement est récipiendaire de cette distinction, marquant la reconnaissance de son action constante pour la mer et les territoires ultramarins.

Originaire de Saint-Pierre et Miquelon, Annick Girardin a toujours entretenu un lien profond avec l’environnement maritime. Cette proximité avec la mer a guidé une grande partie de son engagement politique, que ce soit en tant que secrétaire d’État au Développement et à la Francophonie, ministre de la Fonction publique, ministre des Outre-mer ou ministre de la Mer. 

« J’ai envie de dire que du plus loin de mes souvenirs, la mer fait partie de mon paysage. Elle est même souvent au cœur de mes actions, notamment en direction des territoires ultramarins, puisque nous avons le domaine français que nous avons grâce à nos territoires ultramarins » a-t-elle déclaré au micro de Outremers360. 

Pendant plus de neuf ans au sein des différents ministères qu’elle a dirigés, Annick Girardin a œuvré pour que les enjeux maritimes soient intégrés aux politiques publiques. « J’ai réussi à mettre de la mer, à mettre de l’océan, à mettre presque à chaque fois de l’Outre-mer », a-t-elle ajouté, soulignant ainsi la constance de son engagement en faveur de ces thématiques.

Un plaidoyer pour la souveraineté maritime et numérique

Aujourd’hui, Annick Girardin continue de porter des projets stratégiques liés aux enjeux maritimes et à la souveraineté numérique. Parmi ses préoccupations majeures figure la création d’un câble sous-marin souverain porté par la France et l’Europe, un projet visant à garantir l’indépendance numérique face aux grandes entreprises technologiques.

« Je travaille sur quelque chose qui me tient à cœur, c’est la souveraineté numérique à travers un câble numérique souverain européen et porté par la France. Nous avons cette capacité d’offrir cette énorme chance à l’Europe », explique-t-elle, insistant sur l’importance d’assurer la maîtrise des infrastructures numériques dans les différents océans.

Pour Annick Girardin, la souveraineté passe également par le renforcement des capacités locales de stockage et de gestion des données dans les territoires ultramarins. « Il faut faire plus sur certains secteurs : la flotte, les câbles numériques, et dans chaque territoire d’outre-mer, des datas capables de conserver des données et de les partager », affirme-t-elle, rappelant que ces infrastructures sont essentielles pour préserver l’indépendance nationale et protéger des informations sensibles.

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Au-delà des enjeux techniques et stratégiques, Annick Girardin plaide pour une revalorisation de l’identité maritime française, en particulier en intégrant pleinement les territoires ultramarins dans cette ambition. « Je crois qu’il faut redonner la fierté aux Français d’être un pays de marins, d’être un pays de mer, et le faire aussi avec l’ensemble des territoires ultramarins », insiste-t-elle.

Fière de ses racines à Saint-Pierre et Miquelon, elle revendique cette double appartenance : « Je me définis toujours comme une Française d’Amérique du Nord, j’en suis fière, et je suis d’autant plus fière d’être Française parce que je défends ce positionnement géographique et l’intérêt de ce positionnement géographique ».

En recevant la médaille de l’Institut Français de la Mer, Annick Girardin voit ainsi salué un parcours marqué par une volonté constante de défendre la place de la mer dans les politiques publiques, tout en affirmant l’importance stratégique des territoires ultramarins dans le rayonnement maritime et numérique de la France.

Charles Baudry