C’est l’un des rendez-vous incontournables de l’agenda politique annuel : le Congrès des maires 2024. Depuis le 19 novembre 2024, ce sont près de 1 000 exposants et 60 000 personnes (élus, décideurs locaux, représentants territoriaux ou acteurs de la vie publique) qui se sont réunis Porte de Versailles pour trois jours d’interactions entre les secteurs public, privé et associatif. Dans ce contexte, Action Logement, acteur du logement social et intermédiaire, a consacré la matinée du 20 novembre aux Outre-mer. Au programme : échanges, rencontres et conventions validées.
Il y avait foule ce mercredi 20 novembre au Pavillon 2 de la Porte de Versailles. Toutes les grandes institutions s’étaient donné rendez-vous pour cette nouvelle édition du Salon des maires et des collectivités locales, une occasion unique d’échanger sans intermédiaire.
« C'est toujours important de venir voir nos interlocuteurs du quotidien : les élus locaux, les maires, les présidents de collectivités. Ce sont eux qui connaissent mieux que quiconque les besoins de leurs territoires et nous permettent d’agir efficacement », a confirmé Bruno Arcadipane, président d’Action Logement. L’entité qu’il représente a profité de l’événement pour signer plusieurs conventions, notamment avec la Fondation du Service Militaire Adapté ou encore l’Association des maires de Guyane.
La journée a également permis des échanges approfondis entre acteurs locaux et nationaux, ainsi que des interventions sur l’habitat durable, abordable, ou encore sur les innovations pour le logement dans les Outre-mer. Cette séquence a mis en lumière les ambitions d’Action Logement pour répondre aux défis spécifiques des Outre-mer à travers des projets de réhabilitation, de construction innovante et de soutien aux jeunes générations. L’objectif de 400 000 logements par an, inscrit dans une convention signée avec la Première ministre Élisabeth Borne en juin dernier, témoigne de cette volonté de continuité dans des projets déjà entamés.
Un dialogue indispensable avec les élus locaux
Comment s’engager en faveur de l’amélioration de l’habitat et de l’accession sociale en Outre-mer ? Quelles sont les priorités en matière de logement abordable pour ces territoires ? Comment produire des logements durables pour construire la ville ultramarine de demain ? Ces questions ont été abordées lors de la séquence Outre-mer organisée par Action Logement, en présence de personnalités comme Justin Pamphile, président de l'Association des Maires de Martinique, Ibrahima Dia, directeur Outre-mer d’Action Logement Groupe, ou encore Ali Moussa Moussa Ben, président de la Communauté de Communes du Sud de Mayotte.
Pour Bruno Arcadipane, l’objectif de ce Salon est clair : renforcer les liens avec les élus, partager des initiatives concrètes et recueillir les besoins spécifiques de chaque territoire. « Il y a autant de situations qu’il y a de territoires. Il est donc important pour nous d’avoir ce temps d’échanges. Les besoins varient largement : à Mayotte et en Guyane, les priorités se tournent vers des logements adaptés pour une population jeune et croissante. En Martinique et en Guadeloupe, il s’agit plutôt de réhabiliter des copropriétés dégradées ou d’encourager l’accession sociale. À La Réunion, c’est encore différent ».
Un objectif national de 400 000 logements par an
L’un des piliers du programme d’Action Logement est l’objectif ambitieux de produire et réhabiliter 400 000 logements, chaque année. Cet engagement, inscrit dans le cadre d’une convention signée en juin dernier avec la Première ministre Élisabeth Borne, prévoit la construction de 200 000 logements neufs et la réhabilitation de 200 000 logements existants sur tout le territoire, y compris dans les Outre-mer. « Depuis 2017, nous avons enregistré près de 100 000 nouvelles demandes de logements chaque année. Cette pression est particulièrement forte dans les Outre-mer, où les besoins explosent. Grâce à une réserve budgétaire spécifique de près d’un milliard et demi d’euros allouée depuis 2019, nous avons pu structurer des projets à fort impact », a souligné Bruno Arcadipane.
Dans un contexte marqué par le dérèglement climatique, les Outre-mer sont en première ligne pour développer des solutions innovantes. À La Réunion, par exemple, le groupe collabore avec des experts locaux pour promouvoir l’utilisation de matériaux biosourcés et réduire l’empreinte carbone des bâtiments. « Produire durablement dans les Outre-mer, c’est allier innovation technologique et respect des spécificités locales. C’est aussi penser la ville de demain en lien avec les enjeux environnementaux et sociaux», a-t-il ajouté. L’autre enjeu majeur est la réhabilitation de l’habitat existant dans les Outre-mer.
Pour Action Logement, cela va de pair avec l’accession sociale à la propriété. « Réhabiliter des copropriétés vétustes, transformer des résidences en logements accessibles, et accompagner les familles vers la propriété, c’est redonner de la valeur à l’habitat et aux quartiers », a détaillé Bruno Arcadipane. En Martinique, un prêt expérimental pour les jeunes désireux d’accéder à la propriété a été lancé. Ce dispositif, qui pourrait être étendu, vise à encourager une nouvelle génération à s’installer durablement sur ces territoires.
Qu’il s’agisse de construire, de réhabiliter ou d’innover, Action Logement trace une voie nécessaire : celle d’un logement inclusif, durable et adapté aux défis de demain. Pour cette raison, plusieurs conventions ont été signées, notamment avec la Fondation du Service Militaire Adapté et la Fondation Agir contre l’Exclusion (FACE) pour faciliter l’accès au logement et favoriser l’emploi des jeunes ultramarins, ainsi qu’avec l’Association des maires de Guyane pour renforcer le lien emploi-logement.
Abby Said Adinani