À l’occasion de la Journée internationale des Droits des Femmes, ce 8 mars, Suez Outre-mer et Outremers360 vous font découvrir les interview-portraits de sept femmes ultramarines qui ont assuré les services essentiels durant l’épidémie de Covid-19. Pour le premier portrait, rencontre avec Alizée Nielly, Directrice administrative et financière de la Calédonienne des Eaux.
Quel est votre parcours ?
J’ai passé mon bac en Nouvelle-Calédonie où j’ai également obtenu ma licence et fait ma prépa, suivie de 2 ans à l’ESC Toulouse spécialité Contrôle de Gestion et Audit. J’ai ensuite passé un an en alternance dans la société américaine d’aéronautique ALCOA FASTENINGS SYSTEMS.
Mon désir de revenir vivre et travailler en Nouvelle-Calédonie où vit ma famille est passé par le choix de mon métier qui est très porteur : j’ai d’ailleurs été embauchée avant même l’obtention de mon diplôme ! De retour en 2009, j’ai travaillé chez KPMG (audit et commissariat aux comptes) puis pour la société australienne GOODMAN FIELDER comme contrôleuse de gestion.
J’ai intégré la Calédonienne Des Eaux en 2011 au contrôle de gestion, avant de prendre le poste de responsable du service Contrôle de Gestion en 2019. A 34 ans et aussi maman d’un petit garçon, j’ai été nommée directrice administrative et financière (DAF) de la CDE & AQN en juin 2020, en remplacement de Christophe Garreau, parti poursuivre sa carrière en Guyane. C’est la première fois que ce poste est occupé par une femme, mais aussi par une Calédonienne !
Qu’est-ce qui vous motive dans votre métier ?
J’ai toujours aimé les chiffres, avoir une vision globale de l’entreprise et être en interaction avec tous les autres métiers. J’ai souhaité évoluer pour élargir son domaine de compétences.
Au poste de DAF, j’encadre la comptabilité, le contrôle de gestion, les achats / approvisionnements et les Services Généraux, soit 15 personnes dont 4 agents de maîtrise. Je supervise tous les sujets administratifs et financiers : établissement des comptes annuels, assurances, chiffrage financier des appels d’offres, litiges, comptes rendus financiers, relations avec les commissaires aux comptes, les banques, les avocats, suivi des impayés en collaboration avec la clientèle, gestion du magasin, négociation avec les fournisseurs, réponses aux collectivités sur la partie financière, mais aussi suivi de l’établissement de Fidji.
J’aime travailler dans un périmètre très large et avoir de l’autonomie, tout en m’épanouissant dans les relations avec des partenaires extérieurs.
Comment le covid-19 a-t-il impacté votre vie professionnelle ?
J’ai pris mon poste après le démarrage de l’épidémie. A noter qu’en Nouvelle-Calédonie, à part 3 semaines de confinement en mars 2020 suite à une inversion de test finalement avéré négatif, le virus ne circule pas sur l’archipel, les arrivants étant confinés 14 jours à l’hôtel à leur arrivée. Les Calédoniens vivent et travaillent donc normalement, sans gestes barrière. Durant le confinement, en mars 2020, l’équipe approvisionnement a géré les commandes de masques ainsi qu’une confection parallèle locale, mais aussi la protection des agences clientèle. Il a fallu gérer et coordonner les équipes en télétravail à distance, et même parfois le télétravail d’agents en vacances coincés au départ de la Nouvelle-Zélande ou à leur arrivée à Nouméa en quatorzaine.*
Les femmes apportent-elles des qualités, des perspectives différentes ?
Essentiellement le sens de l’organisation, comme dans la vie privée
Vous êtes attachée à votre île, quel serait votre message aux femmes d’outre-mer ?
Il faut toujours croire en soi. En tant que jeune marin qui a vécu et voyagé sur un bateau entre ses 6 ans et ses 12 ans, et qui pourtant a toujours eu le mal de mer, je sais qu’il est important de s’ouvrir à l’extérieur et surtout de ne pas avoir peur de sortir de sa zone de confort.
*NDLR : l’interview a été réalisée avant la découverte de cas covid autochtones, ce weekend en Nouvelle-Calédonie. Depuis, l’archipel est confiné.
