Quatre élus et collaborateurs de la coalition « Les Loyalistes » ont déposé un recours devant le Conseil d’État afin d’annuler les résultats du 2ème référendum sur l’indépendance en Nouvelle-Calédonie dans neuf bureaux de vote essentiellement à Nouméa. La raison ? « Tout un tas de situations qui ont fait pressions sur les électeurs ».
« On a une quarantaine de témoignages d’électeurs, d’assesseurs, de délégués de listes qui ont fait le tour ou n’ont pas pu rentrer dans les bureaux de vote », rapporte Muriel Germain, collaboratrice à la province Sud, interrogée par Nouvelle-Calédonie la 1ère. « On se base sur certains PV, où les assesseurs nous ont dit qu’ils avaient tellement eu peur ce jour-là qu’ils ont préféré rentrer chez eux plutôt que de remplir le procès-verbal de l’élection ».
Sonia Backès, Gil Brial, Virginie Ruffenach et Muriel Germain pointent notamment du doigt les militants indépendantistes postés devant les bureaux de vote le 4 octobre, jour du 2ème référendum, avec des drapeaux ou encore, les défilés en voiture et au son des klaxons. Virginie Ruffenach, élue à la province Sud et au Congrès, évoque « des barrages filtrants (…) parfois intimidants, parfois plus menaçants » ou encore, « des insultes à caractère racial ». « Tout un tas de situations qui ont des pressions sur les électeurs ».
La requête porte plus précisément sur 9 bureaux de vote, soit 8 000 électeurs, essentiellement à Nouméa et son agglomération. « Dans le cas où le Conseil d’État accèderait à notre requête, ces 9 bureaux seraient soustraits du résultat global » poursuit Virginie Ruffenach à nos partenaires Caledonia. « Cela ne changerait pas les grands équilibres » reconnait-elle.
« Pas de nature à changer le résultat du scrutin »
Pourtant, le président de la Commission de contrôle électorale, Pascal Lamy, avait validé les résultats de cette consultation, qui a eu pour issue la victoire du « non » à 53,26% et la nette progression du « oui » à 46,74%. S’il a reconnu des « agissements » nouveau par rapport au 1er référendum, il a toutefois assuré que « cette situation, pour regrettable qu’elle soit, n’a pas été de nature à changer le résultat du scrutin ».
« Toutes les preuves (…) montrent que la situation du vote sur certain bureau est tout sauf sereine contrairement à ce que la commission de contrôle dit » estime toutefois l’élue, qui ne cache pas attaquer les conclusions de la commission de contrôle. Ce mercredi devant le Sénat, le Premier ministre a une nouvelle fois salué « les conditions démocratiques incontestables » rapportées à la fois par la commission de contrôle électorale, les observateurs de l’ONU mais aussi ceux du Forum des îles du Pacifique.
Virginie Ruffenach a également appelé les indépendantistes à soutenir leur requête, « car ce n’est pas une question de Oui ou de Non à l’indépendance. C’est une question de Oui ou de Non au respect des droits humains en Nouvelle-Calédonie et de la société que l’on veut construire ». Interpellés le soir même des résultats à ce sujet, certains leaders indépendantistes y voyaient davantage des manifestations de fête et de joie.