Comores : La pêche artisanale au centre d’une formation de la Commission de l’Océan Indien

Comores : La pêche artisanale au centre d’une formation de la Commission de l’Océan Indien

©Pnud / R. Delsemme

La Commission de l’Océan Indien (COI) organise, depuis ce mardi 14 novembre à Domoni (Comores), « un atelier national de formation et de sensibilisation pour améliorer les conditions d’hygiène et de qualité du poisson dans les circuits commerciaux », et « renforcer la sécurité alimentaire et la santé publique ». Une quarantaine d’acteurs de la petite pêche d’Anjouan, de la Grande Comore et de Mohéli participent à cet atelier.

« Cet atelier est une suite logique d’un ensemble d’activités entreprises dans le cadre du programme SmartFish de la Commission de l’Océan Indien sur financement de l’Union Européenne, en étroite collaboration avec le gouvernement des Comores », explique la COI dans un communiqué. « L’objectif de cette formation est de contribuer à la professionnalisation de la pêche traditionnelle par une amélioration de la chaîne de valeurs », poursuit-elle. En analysant toutes les étapes de transformation du poisson aux Comores, la COI a estimé nécessaire « de mettre l’accent sur l’importance de l’hygiène et d’améliorer l’organisation des sites de débarquement et des marchés ». « Les revenus des pêcheurs seront améliorés grâce à une optimisation de la valorisation des produits et des circuits de distribution », souligne la COI.

©Alwatan

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« Le programme SmartFish apporte, à travers cet atelier, un appui de proximité au secteur de la pêche artisanale pour répondre aux besoins des populations comoriennes en matière de produits halieutiques » a indiqué Satish Hanoomanjee, expert en pêche du programme SmartFish. « Cette intervention vise à renforcer les capacités des pêcheurs artisans ainsi que des mareyeurs, surtout les femmes, les wachouzis à la Grande Comores, en utilisant des techniques élémentaires pour préserver les produits de pêche. Cette démarche est gagnant-gagnant parce qu’elle permet d’augmenter considérablement les revenus de ces acteurs de la filière en réduisant les pertes post-captures ». Au terme de cet atelier, « les capacités des acteurs de la filière seront renforcées pour de meilleures pratiques de manipulation, de transformation et de vente des produits de la pêche », espère la COI.

Les acteurs de la filière pêche aux Comores devront aussi « s’engager formellement »  dans la démultiplication de la formation auprès des pêcheurs, transformateurs et vendeurs de poisson de leurs villages respectifs. « Les pêcheurs et vendeurs seront sensibilisés pour qu’ils s’approprient et gèrent les sites de débarquement financés par le projet SmartFish ».

Un plan d’action national

« Le Gouvernement comorien mettra en place un plan d’action national pour améliorer ces questions d’hygiène et de qualité du poisson avec les pêcheurs, les revendeurs et les transformateurs du poisson », a déclaré Chamouine Soidri, directeur général des Ressources halieutiques, qui a également validé le choix de Domoni du fait de l’importance de l’activité de pêche artisanale sur place. « Le poisson est l’aliment le plus consommé aux Comores. Les pêcheurs et les vendeurs doivent prendre leurs responsabilités pour éviter les risques sanitaires en respectant les conditions d’hygiène dans la transformation du poisson », a commenté Soulaymana Soudjay, pêcheur de Bimbini.

©Comores-infos.net

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A Domoni, le programme SmartFish  a financé l’aménagement et le nettoyage de trois sites de débarquement et de points de vente. « Le programme a aussi élaboré des supports de formation aux fins de sensibilisation pour une meilleure conservation des captures à bord et la conservation à terre du poisson », précise la COI. Aux Comores, la pêche artisanale, principalement portée sur l’exploitation la ressource thonière côtière, est l’un des secteurs clés de l’économie en termes de création de produit intérieur brut, de création d’emplois et de diversité culturelle. La production actuelle est estimée entre 16 000 et 18 000 tonnes (estimation FAO en 2014), soit environ 8% du PIB. Cette production est exclusivement réservée à la consommation intérieure pour un certain nombre de raisons telles que les volumes minimes des captures et le manque de matériel.