© Capture d’écran « La route des arts, parole Kanak» / MERAPI Production
L’art kanak est-il un art premier ? Est-ce de l’art ? Quel est l’avenir de l’art kanak ? Autant de questions que Frédéric Bouquet-Grilli est parti poser à une quinzaine de personnalités de l’univers artistique et culturel calédonien. À la clef, un film fort, en immersion, «La route des arts, paroles kanaks » de Merapi Production.
Il a fait des mots son métier et de la caméra son outil de partage. Après «La route des arts, les objets polynésiens» sorti en 2019, Frédéric Bouquet-Grilli signe un nouveau documentaire de création «La route des arts, paroles kanaks». Un 52 minutes rythmé par des interviews de personnages connus du monde des arts calédoniens. Pendant un mois, le réalisateur corse est parti sillonner les routes de l’archipel pour aller à la rencontre d’artistes comme le conteur Gilbert Téin ou bien encore Paula Boi. Il questionne et filme anthropologues, photographes, archéologues, galeristes, artistes mais aussi responsables de musées comme Emmanuel Kasarhérou, récemment devenu Président du Musée du Quai Branly. À plusieurs reprises, il étaie le sujet par sa propre vision et ses connaissances approfondies sur la place et le rôle de l’art dans la société kanak.
Le film balaie les trois formes les plus représentatives de l’art kanak, à savoir la flèche faîtière, le bambou gravé et la monnaie kanak. «Avec Lionel Boisseau, co-auteur, nous avons voulu aller chercher ce que les kanaks disent de leurs objets et plus largement de leur culture. On était vraiment sur la parole, en relation avec l’objet.» Parmi les temps forts du tournage, Frédéric Bouquet-Grilli se souvient d’Yvette Bouquet. «C’est une femme fantastique. Elle parle de la jeunesse calédonienne et du support du street art qu’elle considère comme salvateur». Un format d’expression artistique, culturelle et identitaire de la jeunesse du «Caillou». «Le street art est une véritable bombe culturelle, artistique et politique. Les jeunes sont en train de transformer la culture. Ils ne veulent pas se replier mais partir des formes d’art traditionnelles et rappeler “Nous sommes des hommes libres de créer», martèle le réalisateur qui n’a pas hésité à ouvrir la fin de son film sur cette nouvelle forme d’art, sujet de son prochain documentaire…
Diffusion sur France Ô le 16 juillet 2020. Disponible sur la plateforme vimeo.
Amélie Rigollet