Contrairement à la côte sud de la Presqu’île de Tahiti, tirée par le haut grâce à Teahupo’o et sa vague mythique, la côte nord est peu connue des touristes. Pourtant, ce coin authentique de Tahiti, se clôturant par le village de Tautira, a bien des atouts touristiques à développer.
Littéralement, il est impossible de faire le tour de l’île de Tahiti, presqu’île comprise. D’une part, la route qui ceinture l’île se termine à Teahupo’o, qu’on ne présente presque plus aux voyageurs. Le village qui doit accueillir les épreuves de surf des JO de Paris 2024 peut compter sur la réputation de sa vague pour attirer les visiteurs. De l’autre côté, le village de Tautira, l’autre bout du bout du monde, peu connu du public touristique, veut croire en son potentiel pour développer son attractivité touristique.
En effet, Tautira ne manque pas d’atouts pour plaire : une vallée serpentée par une rivière, la Vaitepiha, depuis laquelle on peut rejoindre Teahupo’o, une grande plage de sable noir dans la continuité de l’embouchure de la Vaitepiha et directement tourné vers la grande île de Tahiti, un accès par voie maritime au Fenua Aihere et ses falaises « Te Pari », cette partie dépourvue de route, totalement sauvage de Tahiti et enfin, un village authentique, verdoyant, dans lequel les habitants semblent avoir perpétré un mode de vie rural, voire ancestral. Peu étonnant que le village ait servi d’écrin au tournage du film « Gauguin, voyage de Tahiti ».
Dans cette optique, la commune associée de Tautira a décidé de créer un comité du tourisme, et mettre donc en avant son potentiel. Ce mercredi 7 avril, la ministre du Tourisme en Polynésie, Nicole Bouteau, était par ailleurs en visite pour, entre autres, constater cette volonté, mais aussi « écouter » les porteurs de projets et la population, « échanger sur les projets envisagés » et « saluer la dynamique qui anime la commune ». « En matière d'aménagement, elle a identifié deux priorités : la réhabilitation de la marina et la consolidation du littoral de l'accès public à la mer "Tatatua" », indique un communiqué du gouvernement.
Peu équipée en matière d’hébergement et de prestations touristiques, la ministre a également profité de cette visite pour présenter les dispositifs d’accompagnement aux porteurs de projets. « De jeunes porteurs de projet se sont présentés, manifestant leur intérêt à développer des projets sur Tautira qu'il s'agisse de créations de pensions de famille, d'un camping, de prestations d'activités nautiques et terrestres. Des formations au certificat de pilote lagonaire, de guides et d'accompagnateurs de randonnées ont été sollicitées, s'agissant de préalables pour développer certaines activités », indique le gouvernement.
À l’issue de cette visite, Nicole Bouteau n’a pu que souligner le « potentiel » du village de Tautira pour « offrir une expérience touristique aux visiteurs résidents et internationaux ». Un potentiel « nourri par la richesse naturelle, culturelle et historique, autour notamment du va’a et de la pêche ».