Santé : Première médicale au Centre hospitalier de Polynésie française pour traiter l’hypertension sévère

Santé : Première médicale au Centre hospitalier de Polynésie française pour traiter l’hypertension sévère

Les soignants du Centre hospitalier de Polynésie (CHPF) ont réalisé une première médicale pour la Collectivité. Une opération qui permet de traiter l’hypertension artérielle sévère qui est la première cause de mortalité dans le monde. Les équipes de cardiologie ont été épaulées par le docteur Antoine Sauguet, un praticien venu de la Clinique Pasteur de Toulouse, dans l’Hexagone. Un sujet de notre partenaire TNTV.

L’hypertension touche 40 % des Polynésiens. Cette maladie chronique est souvent liée à l’obésité et au manque d’activités physiques.

 « C’est un fléau. On a certains patients qui sont extrêmement résistants au traitement malgré un traitement assez lourd. On a du mal à bien équilibrer leur chiffre tensionnel. Là, on a une technique supplémentaire qui va pouvoir les stabiliser. L’hypertension est une maladie avec laquelle on ne se sent pas trop malade, mais c’est elle qui reste grave. On dit souvent que c’est une tueuse silencieuse », souligne Christophe Le Goanvic, chef du service cardiologie au CHPF.

Pour traiter ses patients les plus à risque, l’hôpital a utilisé pour la première fois sur le territoire une nouvelle technique médicale : la « dénervation rénale ». Cette intervention d’une heure trente réduit l’activité électrique des nerfs rénaux. 

« On va juste déconnecter l’innervation du rein. Cette innervation n’engendre qu’une sécrétion hormonale qui vise à augmenter les chiffres tensionnels. Donc il n’y a pas de caractère délétère. Il y a clairement des études de sécurité qui, maintenant, ont plus de dix ans de recul. Il y a une innocuité à dénerver les artères du rein », précise Antoine Sauguet, spécialiste en cardiologie interventionnelle à la Clinique Pasteur de Toulouse, dans l’Hexagone.

L’hypertension artérielle est à l’origine d’accidents vasculaires cérébraux, d’infarctus du myocarde ou encore de lésions rénales. Cette nouvelle technique s’adresse aux patients les plus à risque.

« On travaille sur le projet depuis plus d’un an », explique Elisabeth Orloff, cardiologue du CHPF, « on a pu sélectionner quatre, cinq malades à qui on a fait des examens pour s’assurer qu’ils pouvaient justifier de la technique. En gros, ce n’est pas tous les malades hypertendus qui peuvent bénéficier de ce type d’intervention. Cela justifie plusieurs étapes préalables, notamment une hypertension artérielle sévère et résistante à au moins trois ou quatre médicaments. »

Cinq patients ont déjà profité de cette première médicale en Polynésie. Selon l’hôpital, plus de 5 000 Polynésiens pourraient bénéficier de cette nouvelle technique à l’avenir.

TNTV