Le président français Emmanuel Macron et le nouveau premier ministre australien Anthony Albanese sont convenus vendredi 1er juillet à Paris de restaurer la «confiance» entre les deux pays gravement abîmée par l'annulation par Canberra d'un gigantesque contrat d'achat de 12 sous-marins français.
Anthony Albanese a assuré au début d'une rencontre au palais présidentiel de l'Élysée que sa présence marquait «un nouveau départ dans les relations» bilatérales, soulignant que «la confiance, le respect et l'honnêteté comptent». Emmanuel Macron a exprimé une volonté commune «de rebâtir une relation de confiance entre nos deux pays, une relation fondée sur le respect mutuel». Le nouveau premier ministre, arrivé au pouvoir en mai après la victoire des Travaillistes aux élections législatives, «n'est pas responsable de ce qu'il s'est passé», a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron faisait référence aux vives tensions entre Paris et Canberra à la suite de l'annulation en septembre 2021 par l'Australie d'un méga contrat portant sur 12 sous-marins, au profit de bâtiments à propulsion nucléaire dans le cadre de l'annonce du partenariat Aukus entre l'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni. Le président avait alors accusé de tromperie le premier ministre australien Scott Morrison et les ambassadeurs français à Canberra et Washington avaient été rappelés à Paris, geste sans précédent.
En mai, la défaite électorale de Scott Morrison a permis de commencer à tourner la page, d'autant que Anthony Albanese multipliait les signaux positifs envers Paris. Après une première rencontre cette semaine au sommet de l'Otan à Madrid, la visite à Paris représente «un nouveau départ dans les relations» bilatérales, a affirmé le premier ministre. En insistant sur le fait que «la confiance, le respect et l'honnêteté comptent». De son côté, Emmanuel Macron a exprimé une volonté commune «de rebâtir une relation de confiance entre nos deux pays, une relation fondée sur le respect mutuel après une phase difficile».
«Puissance indopacifique»
L'ambiance était d'ailleurs très décontractée à l'Élysée, où Emmanuel Macron était entouré de son épouse Brigitte pour accueillir Anthony Albanese et sa compagne Jodie Haydon. Dans l'après-midi, ces derniers devaient inaugurer l'exposition de l'artiste aborigène Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori à la Fondation Cartier à Paris. À son arrivée, Anthony Albanese a insisté sur le fait que la France n'était «pas seulement une grande puissance européenne, mais aussi une puissance Indo-Pacifique et mondiale». «Son engagement en Indo-Pacifique sera essentiel pour faire face aux défis auxquels notre région est confrontée», a-t-il ajouté, en précisant que les deux pays pourraient notamment collaborer dans le domaine de la sécurité Un tel discours est conforme à la volonté d'Emmanuel Macron, qui insiste depuis 2017 sur l'importance pour la France de développer «une stratégie Indo-Pacifique». Car «nous sommes des acteurs» dans cette vaste région «nous avons un million de compatriotes» qui y vivent et «plus de 8000 militaires qui y sont déployés», a détaillé le chef de l'État jeudi, en citant la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie, la Réunion, Mayotte... Il a également indiqué souhaiter que soit «partout respectée la liberté de notre souveraineté», faisant allusion aux ambitions chinoises dans la zone. «Nous sommes face à de véritables défis de la part de la Chine dans le Pacifique», a récemment souligné l'ancien premier ministre australien Malcolm Turnbull lors d'une rencontre avec des journalistes organisée par l'Institut Montaigne à Paris.
Avec AFP