Référendum : La Nouvelle-Calédonie doit choisir si elle veut être « seule » face aux enjeux stratégiques, dit Sébastien Lecornu

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Référendum : La Nouvelle-Calédonie doit choisir si elle veut être « seule » face aux enjeux stratégiques, dit Sébastien Lecornu

Le ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu a estimé mercredi que l'affaire des sous-marins australiens a rappelé que la Nouvelle-Calédonie doit décider lors du référendum du 12 décembre si elle aborde « dans la République ou seule » le contexte géopolitique actuel entre la Chine et l'Occident. 

« Le processus institutionnel est ancien et il est désormais profondément déconnecté du contexte géopolitique » qui prévalait au temps des accords de Matignon et de Nouméa, a affirmé le ministre au Sénat, en réponse à une question de Dominique de Legge (LR/Ille-et-Vilaine), qualifiant la situation aujourd'hui dans le Pacifique Sud de « très complexe ».

Il a ainsi estimé que la Guerre froide, entre le monde occidental et l'Union soviétique « n'a eu que très peu d'impact sur les accords de Matignon de 1988 » et qu'il y avait eu « peu d'ingérence étrangère » également lors des Accords de Nouméa dix ans plus tard. Après l'affaire des sous-marins, « on voit bien que la vraie question est cette balance entre la Chine d'un côté et l'Occident tout entier de l'autre côté que va traverser profondément la société calédonienne », a-t-il assuré.

« Et la vraie question maintenant, elle se pose le 12 décembre prochain : est-ce que les Calédoniens affrontent cette question dans la République ou seuls ? », a expliqué le ministre, promettant que la France « respectera sa parole d'emmener ce processus jusqu'à son terme ».

Concernant les contrats des sous-marins rompus par l'Australie,  le ministre des Outre-mer a également estimé que les « relations entre la Nouvelle-Calédonie et l'Australie étaient des relations de fait au quotidien », citant comme exemple « les évacuations sanitaires, des échanges de marchandise, des échanges universitaires », et « l'inter-dépendance sur la question du nickel et de la mine ».

Sébastien Lecornu se rendra en Nouvelle-Calédonie du 4 au 19 octobre, deux mois avant le troisième et dernier référendum sur l'autodétermination, pour « poursuivre le dialogue » en vue de la période de transition qui suivra, explique-t-il dans un entretien mercredi aux Nouvelles Calédoniennes. Dans le cadre du processus de décolonisation né de l'accord de Nouméa (1998), deux référendums ont déjà eu lieu les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020 et ont été remportés par les pro-France avec 56,7% des voix puis seulement 53,3%. Celui du 12 décembre est le dernier prévu par cet accord.

Avec AFP.