Polynésie : Une brigade de gendarmerie spécialisée dans les violences intrafamiliales fin 2025

Polynésie : Une brigade de gendarmerie spécialisée dans les violences intrafamiliales fin 2025

Interrogé par notre partenaire de Radio 1 Tahiti, le commandant de la Gendarmerie en Polynésie française, le colonel Grégoire Demézon, a annoncé la création dès la fin de l’année d’une brigade spécialisée dans les violences intrafamiliales. Dotée dans un premier temps de six officiers de police judiciaire, cette brigade enquêtera sur le « haut du spectre ». À savoir les affaires les plus graves parmi les 2 000 plaintes et signalement déposés chaque année en matière de violences intrafamiliales en zone gendarmerie.

C’est une des priorités fixées par la « feuille de route de la sécurité du quotidien » du Haut-commissariat et « réalité prégnante » en Polynésie : les violences intrafamiliales font partie des grands points noir des bilans de la délinquance locales. 

« Ce sont 2000 victimes qui poussent les portes d’une brigade de gendarmerie à un moment ou à un autre de l’année », rappelle le colonel Grégoire Demézon, qui était l’Invité de la rédaction de Radio 1 ce mardi. « Ces victimes, elles sont prises en compte, elles sont accompagnées, mais notre objectif, c’est d’améliorer le traitement judiciaire des infractions qui sont constatées ».

Et c’est pour l’améliorer qu’avait été évoqué, lors de la visite de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en 2023, la création d’une brigade spécialisée dans ces violences intra-familiales (VIF). Une annonce faites dans le cadre du plan 200 brigades, qui a déjà abouti à la création, courant 2024, d’une brigade mobile à Moorea.

La brigade VIF de Polynésie, déjà inscrite dans la loi d’orientation et de programmation de l’Intérieur qui court jusqu’à 2027, entrera en opération plus tôt que ça, a confirmé ce matin Grégoire Demézon : « elle verra le jour avant la fin de l’année 2025 ». Cette brigade spécialisée, qui sera basée à la Faa’a dans le quartier Tehei, devrait accueillir, dans un premier six officiers de police judiciaires, qui élargiront d’autant de militaires les effectifs de la gendarmerie en Polynésie.

Spécialisée dans les faits les plus graves

Des officiers dont les missions seront « complémentaires » à celles de la Maison de protection des familles, une autre unité spécialisée, mais qui se concentre beaucoup sur l’accompagnement des mineurs, les actions de prévention, l’appui aux autres unités dans les enquêtes sur des violences intrafamiliales. 

« Là l’idée, c’est de créer une brigade qui va mieux prendre en compte le haut du spectre de ce contentieux », reprend le colonel Demézon. « Elle aura une vocation uniquement répressive et dont elle traitera l’ensemble des enquêtes judiciaires concernant les faits les plus graves, avec des enquêteurs spécialisés ».

Parallèlement à cette création, la gendarmerie poursuit son travail avec le Pays sur la prévention des violences intrafamiliales. Une campagne de sensibilisation de grande envergure a été lancée ces derniers mois, et l’accent est mis aujourd’hui sur les interventions en milieu scolaire et médical. 

« C’est un jeu d’équipe et la gendarmerie tient la place qui est la sienne, à la fois sous l’angle préventif et sous l’angle répressif », insiste le commandant. « La Maison de protection des familles, pour le coup, déploie des programmes de prévention et se projette régulièrement, y compris dans les établissements scolaires des îles, afin d’aller à la rencontre des enfants et de détecter parfois les situations les plus problématiques ».

Charlie René pour Radio 1 Tahiti