Polynésie : Moetai Brotherson remanie à minima son gouvernement

Le gouvernement Brotherson ce lundi à Papeete, avec au premier plan la déléguée interministérielle au Handicap et à droite du président, la nouvelle vice-présidente de la Polynésie ©TNTV

Polynésie : Moetai Brotherson remanie à minima son gouvernement

Le président de la Polynésie Moetai Brotherson a dévoilé, ce lundi matin, le nouveau visage de son gouvernement. Un remaniement minime puisque la quasi-totalité des ministres de la précédente équipe reste en poste même si certains portefeuilles ont été ventilés. Seule la vice-présidente Éliane Tevahitua est remplacée comme cela avait été annoncé. Chantal Minarii Galenon lui succède. Un sujet de notre partenaire TNTV. 

Pour ceux qui s’attendaient à de nouveaux visages, c’est raté. Moetai Brotherson a reconduit la quasi-totalité de son précédent gouvernement, ce lundi matin. Seul changement de personne, et il avait déjà été annoncé, le départ d’Éliane Tevahitua, remplacée à la vice-présidence par Chantal Minarii Galenon, déjà ministre du gouvernement Brotherson. « Je tenais à ce que ça reste une femme », a souligné le président du Pays.

Les portefeuilles ministériels ont néanmoins été ventilés. Moetai Brotherson, outre son mandat de président, s’est attribué le Tourisme, le Logement, les Transports aériens internationaux, l’Égalité des territoires, l’Aménagement, le Foncier, les Affaires internationales, l’Économie numérique et les Conséquences des essais nucléaires. Un large éventail. « Il va falloir que je prenne dans mon cabinet des personnes aguerries pour m’aider sur ces portefeuilles », a-t-il d’ailleurs indiqué. En outre, la nomination d’un nouveau ministre dans l’équipe, le 9ème, se « posera certainement dans les 6 mois ».

En récupérant le Logement, Moetai Brotherson a voulu lancer un « signal fort » : « Le signal qu’on enclenche la seconde, voire le troisième, sur ce secteur ». Mais « la feuille de route demeure la même », a-t-il ajouté, « au bout d’un an, il faut ajuster un peu les voiles ». Les autres portefeuilles de l’ancienne vice-présidente ont été répartis entre le ministre de l’Agriculture (Environnement), de l’Éducation (Culture) et de la Jeunesse et des Sports (Artisanat). En plus du Logement, le président a aussi récupéré le Foncier, jusque-là géré par l’ancienne vice-présidente.

Interrogé sur le fait que seuls trois ministres étaient encartés au Tavini Huiraatira, il a précisé qu’il ne demandait « à aucun » membre de son équipe « quel était leur parti politique ». Seule obligation : qu’ils « adhèrent totalement à l’esprit du parti » ce qui, selon lui, est le cas.

Ensuite questionné sur le séjour d’une délégation du Tavini Huira’atira à Bakou, en Azerbaïdjan, Moetai Brotherson a indiqué que cette dernière s’était déplacée au titre du parti indépendantiste et pas « au nom de la Polynésie ». « L’État devrait déjà être revenu autour de la table (des négociations sur l’accession à l’indépendance, Ndlr). Parfois, il faut forcer un peu le trait pour qu’il tende l’oreille », a-t-il justifié en ajoutant que la France entretenait des relations commerciales avec l’Azerbaïdjan. « Il faudrait être aveugle pour ne pas connaître la situation au Haut-Karabakh », a-t-il toutefois souligné.

Également présent lors de cet échange avec la presse, le président du parti indépendantiste, Oscar Temaru, s’en est, lui, pris aux « médias occidentaux » qui « fabriquent ce qu’ils veulent ». « On sait ce qu’il se passe dans ce monde. Comment on fait l’image d’un pays », a-t-il dit en insistant sur le fait que la Polynésie devait être indépendante le « plus tôt » possible, sans que le processus d’autodétermination passe nécessairement par un référendum.

Désormais, le « principal défi » que devra relever le gouvernement dans les mois à venir, selon Moetai Brotherson, consistera « à faire en sorte que les mesures en faveur du pouvoir d’achat et du logement deviennent plus palpables » au sein de la population.

La nouvelle composition du gouvernement :

Moetai Brotherson, président de la Polynésie française, chargé du tourisme, du logement, des transports aériens internationaux, de l’égalité des territoires, de l’aménagement, du foncier, des affaires internationales, de l’économie numérique et des conséquences des essais nucléaires.

Chantal Minarii Galenon, vice-présidente, ministre des Solidarités, chargée de la famille, de la condition féminine, des personnes non autonomes et des relations avec les institutions.

Vannina Crolas, ministre de la Fonction publique, de l’Emploi, du Travail, de la Modernisation de l’administration, du Développement des archipels et de la Formation professionnelle.

Jordy Chan, ministre des Grands travaux, de l’Équipement, chargé des transports aériens, terrestres et maritimes.

Tevaiti Ariipaea Pomare, ministre de l’Économie, du Budget et des Finances, chargé des énergies.

Taivini Teai, ministre de l’Agriculture, des Ressources marines, de l’Environnement, chargé de l’alimentation, de la recherche et de la cause animale.

Ronny Teriipaia, ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur, chargé de la culture.

Cédric Mercadal, ministre de la Santé, chargé de la prévention et de la protection sociale généralisée.

Nahema Temarii, ministre des Sports, de la Jeunesse, de la Prévention contre la délinquance, chargée de l’artisanat.