Polynésie : Manuel Valls entend « poursuivre le dialogue » sur la décolonisation du territoire

Polynésie : Manuel Valls entend « poursuivre le dialogue » sur la décolonisation du territoire

En séance à l'Assemblée nationale, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a répondu aux questions de la députée indépendantiste de Polynésie Mereana Reid Arbelot sur le processus de décolonisation du territoire. Si la position de la France reste inchangée, il a souhaité « poursuivre le dialogue » mais s’est montré critique sur une démarche judiciaire contre l’État entamée par le président de l’Assemblée territoriale. Un sujet de notre partenaire TNTV.

Au lendemain de la déclaration de la chargée des relations internationales du gouvernement polynésien, Mareva Kitalong Lechat, devant le Comité spécial pour la décolonisation à l’ONU, la députée du parti indépendantiste de Polynésie, Mereana Reid Arbelot (GDR) a interpellé le ministre des Outre-mer Manuel Valls. 

« La décolonisation ne signifie pas (…) une volonté de rupture avec la France », a-t-elle d’abord rappelé. « L’État refuse d’entamer la discussion avec les forces polynésiennes à la tête du Pays. Ne pas aborder ces discussions alors qu’elles sont demandées depuis 12 ans (date de la réinscription de la Polynésie sur la liste onusienne des territoires à décoloniser, ndlr), dans la sérénité, renforce le sentiment que l’État ne s’intéresse aux réclamations que lorsqu’elles s’expriment dans la crise », a-t-elle estimé.

« Cela est vrai pour les territoires dits d’outre-mer dont les sujets changent de place dans la pile de l’État selon la gravité des urgences. Hier, à New York, le refus de la France de porter ce sujet devant la communauté internationale est réaffirmé par son représentant. Soit. Commençons à Paris et à Papeete. » La députée indépendantiste propose au ministre de mettre en place un « calendrier de discussions » sur ce sujet.

Dans sa réponse, Manuel Valls a rappelé que la Polynésie française est le territoire ultramarin qui « dispose de la plus grande autonomie ». « La position de la France reste inchangée », a-t-il réaffirmé. « Elle conteste la réinscription en 2013 de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU, alors qu’elle l’a accepté pour la Nouvelle-Calédonie qui n’a pas la même histoire. S’agissant des discussions sur la décolonisation, le choix juridique qui vient d’être fait en déposant des recours contre l’État, rend évidemment plus difficile le chemin à prendre. »

En décembre dernier, une proposition du président de l’Assemblée Antony Géros, numéro 2 du parti indépendantiste, avait été adoptée, autorisant celui-ci à engager des actions en justice en France et à l’international, y compris auprès des Nations Unies, et ainsi provoquer un dialogue sur la décolonisation entre l’État et les institutions polynésiennes. Une délibération annulée ce mardi par le tribunal administratif.

Manuel Valls entend « poursuivre le dialogue (…) dans le respect, dans la considération », lors de son déplacement en Polynésie, prévu entre juillet et septembre.  

TNTV