Polynésie : Le « Heiva Tu’aro », fête des sports traditionnels, confirme son succès

Polynésie : Le « Heiva Tu’aro », fête des sports traditionnels, confirme son succès

Plusieurs centaines de spectateurs ont fait le déplacement dans les jardins du Musée de Tahiti, vendredi et samedi, pour encourager les athlètes des jeux traditionnels Ma’ohi. Parmi eux, d’importantes délégations des îles, mais aussi des sportifs étrangers qui ont brillé dans certaines épreuves et ont tous salué la belle ambiance et les bonnes performances de ce Heiva Tu’aro, qui se termine ce dimanche, à partir de 15 heures, avec la course des porteurs de fruits. Reportage de notre partenaire Radio 1 Tahiti.

Du monde, de l’ambiance, du fair-play et des performances… Que demander de plus pour ces deux journées de Heiva Tu’aro dans les jardins du musée ? Enoch Laughlin, éternel perfectionniste, aurait préféré que les six athlètes qui devaient arriver de Toulouse aient pu prendre leur avion à temps -la grève d’ATN en a décidé autrement-, que les archipels soient encore mieux représentés ou que le soleil ne « tape » pas autant vendredi et samedi…

Mais le président de la Fédération des sports traditionnels Ma’ohi doit bien le reconnaître : « ça s’est passé comme on le voulait ». Et ce que voulait la fédération pour cette grande fête, c’est la même chose que les athlètes et le public : des journées « compétitives, festives, culturelles, traditionnelles, familiales ». Des ingrédients qui semblaient être tous réunis dans les jardins de la pointe des Pêcheurs, que le Heiva Tu’aro avait dû abandonner le temps des travaux de rénovation du musée. « Ici c’est la maison » rigole-t-on dans l’organisation, même si le passage par le parc Vairai avait laissé quelques bons souvenirs au public.

La fierté des îles

Un public remercié pour ses encouragements par Enoch Laughlin, qui concentre tout de même ses salutations sur les athlètes qui ont fait le déplacement, souvent avec familles et supporters, depuis les îles. « Rurutu était là. Rimatara, ils sont une trentaine. Bora Bora, ils sont 40, on a Raivavae… On a pris en charge, avec nos petits moyens, une petite partie du déplacement, celui des champions de chaque île, mais le reste, c’est eux qui font l’effort de venir », reprend le président. « Donc mauruuru, mauruuru ! ».

Invitation générale à Hawaii

Du côté de l’organisation, on remercie aussi abondamment les athlètes étrangers, nombreux à être venus se mesurer aux Ma’ohi cette année. La Nouvelle-Zélande avait envoyé une belle délégation, qui a brillé, entre autres, en lever de pierre et en lutte féminine. Des Californiens, Fidjiens et Ni-Vanuatu étaient aussi présents, de même, bien sûr, que les « cousins » hawaiiens. Ellio Filiapa’i originaire des Samoa, mais qui représente l’archipel Ma’oli, a pour la cinquième fois dominé les débats au grimper de cocotier.

« Ici il y a beaucoup de gens qui viennent pour nous encourager, ça fait plaisir à voir. Ça nous motive bien sûr à continuer à pratiquer ces sports traditionnels, ça nous donne de l’énergie, et ça nous aide à se rappeler de nos ancêtres que l’on emmène toujours avec nous. C’est pour eux avant tout que l’on fait tout ça », rappelle le très rapide grimpeur, qui a su jouer avec la foule une fois perché sur le cocotier. « Nous aussi nous avons un Heiva à Hawaii, on l’appelle Te Moana Nui Heiva, c’est tous les ans au mois de novembre, donc tous ceux qui veulent venir et participer, dites-le-nous, et on fera en sorte que ça arrive ».

Des contacts ont été pris notamment par les spécialistes du Taputo, où se croisent des lutteurs ayant toujours pratiqué la discipline traditionnelle et des sportifs aguerris à d’autres sports de forces ou de combat. De quoi donner du piment aux duels dans le sable. « C'est une technique très particulière », rappelle Charlie Faatoa, vainqueur en - de 80 kilos, également premier en grimper de cocotier catégorie vétéran. « Il ne faut pas se servir de sa force, parce que l’autre peut se servir de ta propre force pour te projeter. L’important c’est de bien se concentrer ». Ce dimanche, une partie des athlètes ont disputé la très populaire course des porteurs de fruits dans les jardins de Paofai, qui a cloturé cette édition 2023 du Heiva Tu’aro.

Charlie René pour Radio 1 Tahiti