2021 arrive à son terme, l'heure est au bilan. Et l'économie du Pays reprend des couleurs au troisième trimestre après une seconde vague épidémique de covid-19. Selon l'ISPF, les chiffres d'affaires des entreprises augmentent, idem pour l'emploi salarié et les exportations. Quant à la consommation des Polynésiens, elle reste stable malgré la hausse des prix. Détails avec notre partenaire TNTV.
Malgré une deuxième année de crise sanitaire, l’activité économique du Pays semble reprendre du poil de la bête. L’économie est ainsi en progression pour le second trimestre consécutif depuis avril 2021. Malgré le confinement d’août à septembre, la bonne activité globale d’avant confinement a permis d’atténuer les effets de la deuxième vague épidémique sur l’économie.
Un meilleur chiffre d’affaires global qu’en 2020
Au troisième trimestre 2021, le chiffre d’affaires des entreprises locales a progressé de 13 milliards de Fcfp par rapport à 2020. C’est le secteur du tourisme – transport aérien et hôtellerie – qui se redresse tout particulièrement, avec un chiffre d’affaires de 47% plus élevé qu’au troisième trimestre 2020. Une hausse qui s’explique par la réouverture des frontières en mai 2021. Les commerces de gros voient aussi leurs chiffres d’affaires partir à la hausse. C’est le secteur de la construction qui tire son épingle du jeu avec +5% par rapport à l’an dernier, en raison de la hausse des commandes et des prix des matériaux.
D’autres secteurs en revanche ont vu leur chiffre d’affaires reculer, pénalisés par le second confinement. C’est le cas de la restauration avec un chiffre d’affaires en recul de 16%. Quant aux commerces de détail, les chiffres se maintiennent au même niveau qu’en 2019 et 2020.
La pêche et la perle, stars de l’export
L’exportation des produits locaux a rapporté 659 millions de Fcfp de plus qu’en 2020. Après deux années de tourmente, la perle retrouve un peu d’éclat en 2021, devenant à nouveau l’un des produits les plus demandés. Les recettes de perles de culture brutes ont augmenté de 49% par rapport au troisième trimestre de 2020. Une croissance qui s’explique par la reprise des exportations de produits perliers. Rappelons que les restrictions de transport avaient fortement impactés le secteur l’année dernière. L’or noir de Polynésie a ainsi retrouvé sa lustre d’avant crise, soit 552 Fcfp le gramme, contre 398 Fcfp le gramme en 2020. Le volume de perles exportées a aussi augmenté de 8% en un an. Hong Kong et le Japon sont les pays les plus férus puisque 81% des volumes y ont été envoyés.
Tout comme la perle, les produits de la pêche rencontrent aussi un fort succès à l’étranger. Ils rapportent 516 millions de Fcfp de recettes au troisième trimestre, soit une hausse de 121% par rapport à 2020 et de 17% par rapport à 2019, pendant la même période. Le marché nord-américain concentre la plus grande partie des achats, 88% au total. Il s’agit du troisième meilleur résultat trimestriel en valeur de poissons exportés depuis 1993.
Les exportations de vanille progressent aussi avec 2,4 tonnes exportées au troisième trimestre. Cependant, la filière ne parvient toujours pas à retrouver sa clientèle d’avant crise. De son côté, l’huile de coprah se porte mieux : les recettes des exportations ont doublé depuis l’an dernier et les volumes exportés sont équivalents à ceux de 2018.
Moins de touristes mais des séjours plus longs
La réouverture des frontières en mai 2021 a suscité l’engouement des touristes américains et métropolitains et ce, malgré le confinement d’août et septembre. Une reprise dynamique du secteur touristique qui n’a pourtant pas permis au territoire de recevoir plus de 55% des effectifs du troisième trimestre 2019. D’ailleurs, la totalité des touristes que la Polynésie a accueillie depuis début 2021 ne représentent que le tiers des effectifs de 2019. En cause : la crise sanitaire, l’arrivée de la seconde vague de covid-19 entre août et septembre et le maintien des fermetures des lignes vers l’Asie et le Pacifique.
Néanmoins, si les touristes sont moins nombreux, ils restent plus longtemps. Le nombre de nuitées des trois premiers trimestres de 2021 est plus élevé qu’en 2020, avec plus d’un million de nuitées. La durée moyenne d’un séjour est de 20,3 jours au troisième trimestre alors qu’elle n’était que de 15 jours entre 2015 et 2019.
Emplois salariés en hausse, sauf dans le secteur du tourisme
Entre janvier et septembre 2021, le nombre de salariés déclarés à la CPS a augmenté d’1,8%. Au total, 1 170 emplois salariés ont été créés sur cette période. Les activités où l’emploi est le plus dynamique : le commerce, l’administration publique et la construction.
Les chiffres de l’emploi de septembre 2020 à septembre 2021
Le bilan est moins positif dans le secteur du tourisme : au moins 344 emplois ont été retirés depuis janvier, toutes activités touristiques confondues. Les hôtels, les hébergements et la transport aérien sont les plus touchés. Certains emplois restent fragiles en raison de la baisse du nombre d’heures travaillées. D’autant plus que lors du second confinement, les activités non essentielles n’ont pas pu exercer.
Dès septembre 2021, l’indice de l’emploi salarié décroit d’ailleurs de 2,3% par rapport à août 2021, en raison du confinement. Mais dans sa globalité, l’emploi a augmenté de 2,3% sur les douze derniers mois.
Les Polynésiens consomment autant qu’en 2020
Les Polynésiens consomment autant que l’an dernier. En témoigne les importations à destination des ménages du troisième trimestre : la valeur des produits importés a augmenté de 10%, c’est 3,7 milliards de Fcfp de plus qu’en 2020 pour un total de 25,7 milliards de Fcfp. Un montant qui s’explique par la hausse des prix de plusieurs produits. Les importations des produits pharmaceutiques, des articles d’habillement et de sport, des jeux et autres biens de consommation ont augmenté de 25%.
Autre indice de la bonne tenue de la consommation des ménages : la hausse des importations de l’industrie automobile de 23%. Depuis le début de l’année, 717 nouvelles immatriculations ont été recensées. Et puis les Polynésiens continuent aussi d’investir dans l’immobilier. Comparés à fin septembre 2019, les crédits à l’habitat ont progressé de 6,9% à fin septembre 2021.
Pourtant, les prix augmentent au troisième trimestre 2021. Dans la restauration par exemple, les prix des services connaissent une hausse de 8,3% par rapport à 2020 et les prix des produits alimentaires sont plus élevés de 2,9%. En revanche, les prix liés aux communications et aux articles et accessoires d’habillement diminuent.
Par E.T pour TNTV