6,5 tonnes d’huîtres perlières en provenance d'une ferme de Fakarava, aux Tuamotu, ont été débarquées ce matin sur le tarmac de l'aéroport de Raiatea, pour être récupérées par des perliculteurs des Îles sous-le-vent. Un transport qui a nécessité la transformation d’un avion commercial d’Air Tahiti en avion-cargo le jour même. Un reportage de notre partenaire TNTV.
Habitué à transporter des passagers, l’ATR-72 « Rerehau » d’Air Tahiti a opéré sa mue ce mercredi matin, à l’aéroport de Tahiti-Faa’a. Transformé en avion-cargo, l’appareil décolle ensuite pour l’atoll de Fakarava, dans l’archipel des Tuamotu, où il récupère des tonnes de nacres commandées par des perliculteurs des îles de Raiatea et Taha’a, dans l’archipel de la Société.
Le vidage de l’avion, effectué en 4 heures chrono, nécessite l’intervention de techniciens qualifiés, à la base de Tahiti. « Notre travail consiste à démonter tout ce qui est à l’intérieur, que ce soit les sièges et tous les panneaux, glisse l’un d’eux. Il faut nettoyer et remettre en version cargo. Ce n’est pas une première pour les nacres, on est habitué aussi avec les litchis. Pour l’instant, on est quatre personnes pour la version passage en cargo ».
Ils posent ensuite des plaques au sol afin de permettre le transport de marchandises, 200 bacs de nacres. À Raiatea, l’avion-cargo atterrit avec à son bord plus de 6 tonnes de marchandise. Les huîtres ont voyagé dans des conditions particulières pour un maximum de sécurité, comme l’indique le responsable des chargements tout cargo chez Air Tahiti, Ludovic Viriamu. « Chaque bac n’a pas le même poids, on doit répartir le poids selon chaque bac, explique-t-il. Il faut un équilibrage parfait de l’avion ».
La suite de l’opération ne traîne pas. Les huîtres perlières ne peuvent survivre qu’un peu plus de 8 heures hors de l’eau. « Les nacres sont sorties à 5 heures du matin. Quand on les récupère, elles ont déjà 7 heures déjà hors de l’eau », précise un perliculteur. « Il faut vite les remettre dans la mer et les conditionner. On les met sur le bateau, on les recouvre et on les asperge d’eau ».
« Il faut aller très vite pour qu’elles survivent toutes, ajoute un autre, essoufflé. Il nous reste 40 minutes à faire en trajet, en voiture, et plus de 2 à 3 heures pour les mettre à l’eau. Il y aura quand même des pertes, mais on a réduit le temps de transport. À côté de ça, on a des nacres de qualité qui sont livrées », a-t-il ajouté.
Une fois déchargé, l’avion-cargo repart, direction l’aéroport de Tahiti-Faa’a, où 6 techniciens l’attendent. Plus de 4 heures de travail, cette fois, sont requises pour transformer à nouveau l’avion en vol commercial. Pour rappel, une entreprise privée espère lancer courant 2025 une compagnie aérienne dédiée au transport de fret en Polynésie française. De quoi répondre à l’avenir à ce type de besoin.
Sophie Guebel et Naea Benett pour TNTV.