Polynésie : création de la Fédération citoyenne de lutte contre les drogues et la toxicomanie

©TNTV

Polynésie : création de la Fédération citoyenne de lutte contre les drogues et la toxicomanie

Après des mois de travail et dans la continuité d'une marche contre les violences le 28 septembre dernier, les citoyens engagés contre le fléau de la méthamphétamine se sont regroupés sous la même bannière : la Fédération citoyenne de lutte contre les drogues et la toxicomanie, dont le bureau s’est constitué ce matin à la mairie de Papeete. Parents, bénévoles, et citoyens s’engagent pour tenter de trouver des solutions aux ravages des drogues en Polynésie, et apporter un soutien aux familles touchées. Un sujet de notre partenaire TNTV.

 Engagés dans des associations de quartier, dans les paroisses, dans les APE, ou simplement concernés par les dégâts occasionnés par la méthamphétamine (appelée localement « ice ») et le paka (cannabis), une poignée de citoyens se sont rassemblés, ce samedi, pour signer l’acte de naissance de la Fédération citoyenne polynésienne de lutte contre les drogues et la toxicomanie.

Cette fédération, prolongement au niveau local des mouvements associatifs locaux et sectoriels, promeut une lutte quotidienne contre la délinquance et axe son action sur toutes les substances illicites. Les différents acteurs érigent l’ice au rang d’ennemi public n°1. Touchés de près ou de loin, les membres du bureau, réuni ce matin à Papeete, souhaitent agir et soutenir les familles.

« En tant que parents, il faut qu’on se sente concernés parce que voir nos enfants sombrer dans ces addictions, ce n’est pas simple, ça détruit nos familles. On a de plus en plus d’appels de familles en détresse pour qu’on les aide », soutient la présidente Kathy Gaudot. Les membres fondateurs sont impliqués dans le collectif « Stop à la violence » -à l’origine de la campagne d’affichage choc contre les violences et l’ice-, qui s’était fait remarquer avec Terainui Hamblin-Ellacott lors d’une marche symbolique le 28 septembre dernier.

Près de 1 000 personnes leur avait emboîté le pas. Parmi ces manifestants, Heimoana Lintz, 1er vice-président, dont le fils est décédé des suites de son addiction à l’ice. « C’est la continuité de cette marche, ça fait partie des grands sujets de la nouvelle année », indique-t-il. Administrateur de la Fédération, Marcellino Pansi alerte depuis longtemps sur les conséquences de la consommation de drogue dans son quartier d’Outumaoro.

« Chez nous, il y a presque 60% de la population qui est intégrée carrément dans la drogue, qui soutient les enfants », assure-t-il. « Le problème, c’est le travail, c’est l’emploi. Il n’y a pas de travail, c’est pour ça que les jeunes vendent du paka, pour survivre. Je vais alerter toute la population le 31 janvier, pour pouvoir bien expliquer à la population, à nos enfants qui vont à l’école le matin, le problème ».

Dans les semaines qui viennent, la fédération souhaite mettre en place des outils pour accompagner les victimes, organiser des opérations de prévention, et être force de propositions auprès des autorités.

Laure Philiber pour TNTV