Après la mort d’une baleine juvénile, il y a dix jours à Faa’a, l’association Oceania va lancer lundi une pétition pour demander au gouvernement polynésien de limiter la vitesse à 12 nœuds ou moins, pour tous les « grands navires naviguant à moins de 2 kilomètres de Tahiti et Moorea », et ce de juillet à novembre, pour éviter les collisions. « Les navires ne sont pas équipés de dispositifs anticollisions adaptés à la détection des cétacés », rappellent les bénévoles. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Après l’émoi, la diffusion de vidéo et les plaintes, les associations continuent de se mobiliser, en réaction à la mort d’un jeune cétacé, le 8 octobre à Faa’a, près du port autonome de Papeete, où les baleines sont nombreuses durant la saison. Une mort dans d’atroces souffrances, qui a fait le tour de la toile, et dont serait responsable un bateau circulant à grande vitesse, selon des spécialistes.
L’association Oceania a communiqué ce vendredi. « Ce tragique incident souligne la vulnérabilité de la faune marine dans nos eaux et l’urgence d’amplifier les dispositifs de protection de ces espèces emblématiques de Polynésie française », souligne la structure spécialisée dans la protection des baleines, basée à Moorea.
Depuis 2018, l’association travaille avec plusieurs armateurs assurant quotidiennement la traversée entre Tahiti et Moorea, pour déployer des observateurs à bord des navettes effectuant ces rotations : « ce programme a permis de réaliser plus de 879 manœuvres d’évitement ». Cette saison, l’association évoque « en moyenne, une manœuvre d’évitement déclenchée par jour, grâce à la collaboration entre les observateurs et les capitaine ».
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Le jour de la mort de la baleine, « environ 20 navires, incluant ferries, yachts, porte-conteneurs et bateaux de croisière, ont franchi la passe de Papeete entre 5h et 9h30. Aucune collision n’a été signalée lors des traversées où des observateurs étaient présents sur l’axe maritime ». Pour Oceania, l’accident, qui a tout de même disloqué une partie de la mâchoire de la baleine, « rappelle l’importance d’une vigilance renforcée de la part de tous les navires et met en lumière la nécessité d’améliorer les mesures de prévention. »
« Il est important de noter qu’à ce jour, les navires ne sont pas équipés de dispositifs anticollisions adaptés à la détection des cétacés », écrit-elle encore. Dès ce lundi 21 octobre, les bénévoles mettront donc en ligne une pétition, « pour demander au gouvernement d’instaurer une limitation de vitesse obligatoire de 12 nœuds ou moins pour tous les grands navires naviguant à moins de 2 kilomètres de Tahiti et Moorea pendant la saison des baleines à bosse, de juillet à novembre ».
Actuellement, certains bateaux peuvent atteindre près de 40 nœuds et sont censés ralentir à moins de cinq nœuds dès lors qu’ils sont à moins de 70 mètres du rivage. L’association explique travailler en « étroite collaboration avec le Pays sur la proposition d’un texte de loi permettant de réduire la vitesse dans les zones les plus à risques ».
En attendant une évolution réglementaire, Oceania souhaite aussi étendre son réseau d’observateurs, dont la présence quotidienne en mer est limitée faute de budget. Une levée de fonds sera prochainement organisée.
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