Une opération "île morte" a été décrétée et de nombreux commerces ont gardé leur rideau baissé jeudi sur l'île de Wallis, dans l'océan Pacifique, un conflit lié à l'accès aux comptes bancaires qui touche aussi l'île de Futuna.
Selon la préfecture, une centaine de personnes ont, par ailleurs, manifesté jeudi à Wallis à l'appel de la fédération du BTP, à l'origine de la grogne démarrée par la fermeture du compte d'un entrepreneur de cette collectivité ultramarine.
Les conflits avec l'unique banque de l'archipel, la Banque de Wallis-et-Futuna (BWF), filiale de BNP Paribas, sont récurrents, en raison de fermetures de comptes en application de la réglementation sur la lutte contre le blanchiment d'argent. "Il y a des fermetures de comptes abusives, y compris pour les particuliers. Nous voulons la réouverture de tous les comptes", a indiqué à l'AFP le président de la Fédération du BTP, Kamaliele Valefakaaga.
Depuis le 30 novembre, les entrepreneurs de la fédération bloquent le siège de la BWF à Wallis ainsi que l'assemblée territoriale, a indiqué le préfet Blaise Gourtay à l'AFP.
Ils ont été rejoints dans le mouvement par l'Association des retraités de Wallis et la Fédération patronale de Futuna, qui bloque elle aussi la succursale de la BWF, selon son président Samino Tufele, interrogé par Wallis-et-Futuna la 1ère.
Une première réunion de négociation a eu lieu mercredi soir, en présence de M. Gourtay et du président de l'assemblée territoriale, Munipoese Muliakaaka.
Le rendez-vous a permis de trouver une conciliation sur le cas de l'entrepreneur dont le compte avait été fermé par la banque, qui avait déclenché le mouvement, sans toutefois permettre de lever le blocage. Une nouvelle réunion était prévue jeudi, selon le préfet.
En 2022, un mouvement social avait été déclenché en raison, déjà, de nombreuses fermetures de comptes. En 2019, un autre conflit avait porté sur les restrictions de retrait d'argent liquide imposé par la BWF.
Avec AFP