Jacinda Ardern lors d’un Matariki en 2019 ©Getty Images
La première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a repris lundi 7 septembre une campagne électorale interrompue par le coronavirus avec la promesse aux Maoris de rendre férié la journée qui marque pour eux la nouvelle année.
La campagne pour les législatives venait à peine de débuter, le mois dernier, quand un regain épidémique a entraîné le confinement d’Auckland, première ville du pays, ainsi que la suspension des meetings. Pourtant largement favorite dans les sondages, la dirigeante travailliste s’est résolue à reporter de quatre semaines les élections, au 17 octobre.
L’idée était de se concentrer sur la lutte contre une nouvelle vague épidémique qui avait mis fin à 102 jours sans aucun cas de transmission locale de Covid-19. Profitant de la levée du confinement à Auckland, Jacinda Ardern a lancé sa campagne avec la promesse de faire du Matariki, le Nouvel an maori, un jour férié à compter de 2022. « J’ai entendu les appels dans toute la Nouvelle-Zélande à faire de Matariki un jour férié », a-t-elle dit. « Il est temps de le faire ».
Son second au sein du Parti travailliste, Kelvin Davis, qui est d’origine maorie, a expliqué que cette décision était un message important pour la communauté indigène de Nouvelle-Zélande qui, bien qu’elle représente moins de 20% de sa population, est centrale dans l’identité culturelle de l’archipel. Appelée Matarii en Polynésie française, ou « levée des Pléiades », cette date correspond au changement de saison dans l’Hémisphère sud : saison de l’abondance pendant l’été austral, saison de la disette durant l’hiver.
Jacinda Ardern a de son côté observé que Matariki, qui tombe généralement en juillet, au cœur de l’hiver austral, aiderait à stimuler la croissance en encourageant les dépenses. « Nous n’avons pas beaucoup de jours fériés en comparaison avec les autres pays de l’OCDE et ce sera bien de marquer une pause dans le long hiver », a-t-elle dit.
La dirigeante qui vient d’avoir 40 ans reste la favorite du scrutin. Un sondage réalisé la semaine dernière par Roy Morgan Research créditait les travaillistes de 48% des suffrages, soit 19,5 points d’avance sur le Parti national (opposition). Reste à voir si Jacinda Ardern sera en mesure de former seule un gouvernement. Elle est actuellement en coalition avec les Verts et le parti de Winston Peters « New Zealand First » (NZF).
L’avance des travaillistes a cependant fondu rapport à juillet quand ils étaient crédités de 60% des intentions de vote, le retour du virus dans l’archipel ayant donné des cartouches à l’opposition pour critiquer les dysfonctionnements des contrôles aux frontières.
Le Parti national s’est empressé de dire lundi que la priorité du gouvernement devrait être la relance de l’économie malmenée par le covid, plutôt que la création de nouveaux jours fériés. « Le problème, c’est que c’est un nouveau jour férié que les entreprises devront payer », a déclaré la cheffe du Parti national Judith Collins.
Avec AFP.