Les impacts du changement climatique sont tangibles et affectent directement de nombreuses populations. Un rapport de la chambre territoriale des comptes propose des mesures destinées à protéger les zones habitées, les communautés et les générations futures. Ses recommandations visent à doter la Nouvelle-Calédonie d’un cadre intégré et durable de la gestion du littoral, capable d’anticiper les effets du climat. Leur application devrait renforcer la résilience du territoire face aux risques côtiers, tout en intégrant les dimensions sociales et coutumières.
En octobre 2025, la chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie, en collaboration avec les organismes de contrôle de neuf États insulaires du Pacifique, en particulier l’Association des institutions supérieures de contrôle du Pacifique (PASAI) a participé à l’élaboration d’un rapport régional d’audit consacré aux réponses apportées aux enjeux climatiques. Elle s’inscrit ainsi aux côtés de plus de cinquante institutions supérieures de contrôle à travers le monde, engagées dans un audit coordonné portant sur les mesures d’adaptation au changement climatique mises en œuvre par leurs gouvernements respectifs.
Trois thèmes d’audit ont été retenus. « La gestion des ressources en eau, la mise en œuvre de plans ou d'actions d'adaptation au changement climatique ou l'adoption de mesures d'adaptation à l'impact de l'élévation du niveau de la mer et de l'érosion côtière ». Nous nous consacrons ici sur les mesures qui ont été préconisées en Nouvelle-Calédonie.
Parmi les objectifs du contrôle de la chambre territoriale des comptes, il faudrait d’abord analyser la capacité de ce territoire à faire face aux impacts du changement climatique, en particulier l’élévation du niveau de la mer et l’érosion côtière, et examiner l’état des connaissances scientifiques sur l’évolution du trait de côte et leur intégration dans les politiques publiques. Ensuite, identifier les stratégies mises en place pour lutter contre l’érosion côtière, apprécier leur efficacité, puis dresser un bilan des actions engagées, en évaluant leurs bénéfices ainsi que leurs coûts.
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En ce qui concerne l’audit, il souligne que la stratégie de la Nouvelle-Calédonie en matière de gestion du littoral est encore récente et doit être concrètement mise en œuvre, que la collecte de données et les travaux de recherche restent insuffisants et fragmentés, ce qui ne permet pas d’obtenir une vision globale de l’évolution du trait de côte et des usages du littoral. Par ailleurs, les compétences juridiques et administratives sont imbriquées entre le gouvernement, les provinces, les communes et les autorités coutumières ; et les interventions sur le littoral manquent de coordination, ce qui peut entraîner des effets secondaires indésirables ou la perte d’opportunités de financement, tant au niveau local qu’international.
Les principales conclusions de la Chambre expliquent notamment que « l'acquisition et le développement de connaissances sur le recul des côtes par le biais d'un portail gouvernemental unique, est essentiel pour comprendre la dynamique des systèmes côtiers et identifier les zones vulnérables, ainsi que les structures de protection ou les aménagements existants ». En outre, la Nouvelle-Calédonie doit numériser son littoral et son territoire afin de réaliser des simulations de submersion côtière et de projeter les risques à 10, 30 et 100 ans, pour mieux encadrer l’implantation de nouvelles infrastructures. De même, la gestion de l’érosion côtière doit être intégrée à la stratégie climatique, avec des actions concrètes, un calendrier défini et une coordination renforcée entre les acteurs publics et les parties prenantes.
Aussi, les préconisations de la chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie sont les suivantes : Améliorer la coordination et la cohérence des actions sur le littoral, faciliter la prise de décision et le suivi des enjeux ; Permettre une meilleure anticipation et planification des mesures d'adaptation nécessaires ; Faciliter la prise de décisions éclairées et la priorisation des actions à mener ; Réduire la vulnérabilité des biens et des populations, faciliter la résilience du territoire ; et Favoriser l'acceptabilité et la mise en œuvre des mesures de prévention des risques côtiers ».
PM























