Sept militants indépendantistes kanak liés à un collectif soupçonné d'avoir orchestré les troubles contre la réforme électorale en Nouvelle-Calédonie, dont le porte-parole Christian Tein, ont été transférés dans l’hexagone dans la nuit de samedi à dimanche pour y être incarcérés, a indiqué dimanche le procureur de Nouméa. « Ce transfert a été organisé au moyen d'un avion spécialement affrété », a souligné le procureur de la République Yves Dupas dans un communiqué.
Le magistrat a expliqué qu'il a été « ordonné une affectation dans un établissement pénitentiaire en métropole pour les sept personnes placées en détention provisoire, dont Christian Tein en raison de la sensibilité de la procédure ». Selon lui, cette mesure doit « permettre la poursuite des investigations de manière sereine, hors de toute pression ou concertation frauduleuse ».
Samedi, 11 personnes interpellées mercredi lors d'un vaste coup de filet visant la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), ont été mises en examen pour plusieurs chefs, dont complicité de tentative de meurtre, vol en bande organisée avec arme, destruction en bande organisée du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime.
Neuf personnes ont fait l'objet d'une mesure de placement en détention provisoire, « décision conforme aux réquisitions du parquet et à la demande des magistrats instructeurs », a précisé le procureur. « Parmi elles, deux mis en examen ont sollicité un débat différé afin de préparer leur défense qui se tiendra en début de semaine, et qui a été suivi de leur incarcération provisoire ». Joël Tjibaou, l'un des fils du leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou assassiné en 1989, est l'un de ceux ayant demandé un débat différé.
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Christian Tein doit être incarcéré à Mulhouse selon son conseil. Brenda Wanobo, chargée de la communication de la CCAT, est en route pour le centre pénitentiaire de Dijon alors que Frédérique Muliava, directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan, doit être incarcérée à Riom, près de Clermont-Ferrand, selon leurs avocats. Deux des onze personnes mises en examen samedi ont été placées sous contrôle judiciaire.
Depuis six semaines, la Nouvelle-Calédonie, et particulièrement Nouméa, est en proie à de violents troubles en raison d'un projet de réforme constitutionnelle permettant un dégel du corps électoral, qui selon ses opposants, marginaliserait davantage le peuple autochtone kanak. Neuf personnes, dont deux gendarmes, sont décédées lors des événements. Le projet de loi a été suspendu par le président Emmanuel Macron, trois jours après sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale.
Avec AFP