Nouvelle-Calédonie : Recensement de 2019, une nouvelle tendance se dessine

Nouvelle-Calédonie : Recensement de 2019, une nouvelle tendance se dessine

L’Institut de la Statistique et des Études Économiques (ISEE) a publié les détails de la campagne de recensement effectuée en 2019. Très léger accroissement de population, solde migratoire négatif, répartition de population stable entre les provinces, proportion de natif en augmentation, ce sont les principales informations qui ressortent de l’étude.

Le dernier recensement date de 2014, et cinq ans plus tard, une nouvelle tendance semble se dessiner au sein de la population du Caillou. La première donnée qui contraste avec les différents recensements de ces 30 dernières années, est le ralentissement de la croissance démographique. Pour Olivier Fagnot, directeur de l’ISEE, cela est dû à une baisse de la natalité, « mais aussi par une hausse du nombre de départs conjuguée à une baisse des arrivées (…) Pour la première fois depuis 1983, le solde migratoire est négatif ».

Avec 27 000 départs enregistrés entre 2014 et 2019, pour une population de 271 407 habitants, un habitant sur dix a donc quitté le territoire, avec une part de 75% de non-actifs. Ces départs du territoire s’expliqueraient par un ralentissement de la croissance économique, l’incertitude institutionnelle liée au référendum, ainsi que la priorisation faite à l’emploi local.

Légère dispersion de la population, Nouméa perd des habitants

Si la répartition de population entre les deux province reste stable, des migrations ont été observées dans les secteurs de Koné et Poindimié. Les tribus les plus éloignées se dépeuplent, alors que Païta et Dumbéa ont vu leur population doublé sur les 15 dernières années.

Pour la première fois depuis le début des recensements, la ville de Nouméa perd des habitants. 5,6% de population en moins, principalement dû aux départs des non-actifs, les difficultés d’accès au foncier, ou encore la concentration de logements qui a fait suite à la construction du Médipôle et qui a drainé une partie de la population.

Pour la première fois depuis les accords de Matignon, la population Kanak progresse

La population kanak représentait 39,1% de la population en 2014, elle atteint 41,2% en 2019. Encore une fois, l’émigration importante des non-actifs explique en partie cette donnée. La Province Sud profite le plus de ce changement, puisque la part de population kanak y est en augmentation depuis 30 ans : 39% en 1989, 49% en 2014, 52% en 2019. En parallèle, la population Wallisienne et Futunienne et celle des autres communautés (tahitiens, indonésiens, ni-vanuatu, vietnamiens, etc.) reste stable, tandis que la communauté européenne recule, représentant 24 % de la population totale contre 27 % en 2014.

Le niveau d’étude reste quant à lui inchangé. Olivier Fagnot constate que « le niveau d’études reste très clivant et l’écart entre communautés ne se résorbe pas ». Un non-natif sur deux est hautement diplômé contre seulement un natif sur six, et les Kanak vivant en tribu sont nettement moins diplômés que ceux qui résident hors zone tribale (5 % contre 11 %).

Vieillissement de la population et parité

Autre point à retenir de cette étude, la diminution de la part des jeunes. « La population poursuit son vieillissement. L’âge moyen passe à 34,7 ans au lieu de 33 ans en 2014 » explique Olivier Fagnot. En revanche, pour la première fois depuis au moins 50 ans, la parité homme – femme est respectée sur le territoire. De plus, les Calédoniens ont gagné 9 ans en espérance de vie au cours des 30 dernières années.Le directeur de l’ISEE précise : « Cette longévité demeure moins élevée que la moyenne en France où elle est de 82,8 ans, contre 77,8 ans en Calédonie. Mais elle aussi nettement supérieure à celles des pays voisins insulaires ».

Par Damien Chaillot

Voir le reportage de nos partenaires Caledonia.nc