Le système économique calédonien est « à bout de souffle », dixit le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Louis Mapou. Après un sondage préalable réalisé auprès d’acteurs économiques et sociaux du territoire, un forum consacré à l’étude de nouvelles perspectives économiques a eu lieu ce mardi 6 juin 2023.
C’est dans le cadre des travaux menés pour l’émergence d’un nouveau modèle économique calédonien, que le gouvernement a organisé un forum intitulé « Perspectives : Quel modèle pour la Nouvelle-Calédonie », avec l’objectif de dégager une vision commune et des pistes de réflexion et d’action, après la consultation dédiée.
Cette dernière a permis de synthétiser plus de 200 entretiens avec plus de 500 personnes ainsi que 200 contributions orales et écrites recueillies, réalisés avec l’objectif d’établir un diagnostic de l’économie calédonienne et d’identifier les enjeux majeurs mis en exergue par les nombreux contributeurs de l’étude.
Olivier Sudrie, économiste et spécialiste des économies ultramarines qui a mené cette étude et ce diagnostic économique affirme que, « si rien n’est fait, cela pourrait aboutir à une véritable catastrophe économique annoncée ».
À l’occasion du forum, il s’est exprimé au micro de nos partenaires de Caledonia.nc. Il y décrit un système économique en fin de vie dans son état actuel :« Alors, le modèle est à bout de souffle, mais heureusement, il y a des solutions (…) La solution qui serait vraiment terrible, ça serait de ne rien faire, ne pas changer le modèle, on en touche à rien, et on ne fait, finalement, qu’essayer d’équilibrer financièrement. Donc une logique comptable, qui est importante, et qui conduirait en fait à augmenter massivement les impôts, et finalement, à « tuer la bête », trop d’impôts tuent l’impôt, on le sait ».
… Mais pour lequel des solutions existent : « La bonne solution, on va essayer de la présenter, c’est essayer de réfléchir à ramener la croissance, à résoudre et réduire les inégalités. Et on peut y arriver par un transfert des cotisations sociales, qui pèsent actuellement sur le travail et réduisent notre compétitivité, vers l’impôt. C’est-à-dire en fait, alléger le coût du travail, redonner aux salariés du pouvoir d’achat à travers la restitution des cotisations et d’un autre côté, parce qu’il faut des ressources, aller chercher les ressources dans la poche des plus riches, à travers la fiscalité ».
Et de conclure au sujet de la nécessaire transformation de la fiscalité et de l’imposition du territoire : « Un impôt qui sera certainement plus lourd, parce que nos dépenses sociales sont de plus en plus lourdes et il faut aussi les financer, mais un impôt qui soit aussi plus juste, qui pèse plus, et c’est incontestable, sur ceux qui ont plus de revenus et qui épargne au contraire, ceux qui sont dans les foyers les plus modestes ».
Des propositions issues du forum seront présentées le lendemain.
Damien CHAILLOT