Nouvelle-Calédonie : L’UNI, composante du FLNKS, contre la date du 12 décembre pour le référendum

Louis Mapou, Paul Néaoutyine et Victor Tutugoro fermant la marche, principaux leaders de l'UNI ©Charles Baudry / Outremers360 (archives)

Nouvelle-Calédonie : L’UNI, composante du FLNKS, contre la date du 12 décembre pour le référendum

L'Union nationale pour l'indépendance (UNI), une des deux composantes du FLNKS, s'est opposée vendredi à la date du 12 décembre 2021 fixée par le gouvernement pour le troisième référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, se disant « inquiet pour la suite de l'accord de Nouméa », ont déclaré ses dirigeants.

« Nous sommes inquiets pour la sortie de l'accord à cause de cette date. Ce timing nous est imposé par le ministre des Outre-mer et il n'est pas bon du tout », a déclaré à la presse Louis Mapou, chef du groupe UNI au Congrès (assemblée délibérante), accompagné de Victor Tutugoro, signataire de l'accord de Nouméa (1998).

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a annoncé mercredi que le troisième et dernier référendum du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998) aura lieu le 12 décembre, à l'issue d'une semaine de discussions sur les conséquences du Oui et du Non à l’indépendance, entre indépendantistes et non indépendantistes à l'invitation du Premier ministre.

Mais seule une branche du FLNKS, l'Union Calédonienne (UC), avait fait le déplacement à Paris, l'UNI ayant dénoncé une invitation aux contours « flous et ambigüs ». Les non indépendantistes, notamment le groupe Avenir en Confiance, sont favorables à cette date mais la délégation UC-FLNKS ne l'a pas validée et s'est dite « déçue ». « C’est l’État qui tranche » a concédé Roch Wamytan, président UC du Congrès, rappelant que ce sont les élus du Congrès qui ont la compétence pour demander la consultation, mais pas pour fixer la date.

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Pour rappel, l’UNI est une coalition de partis indépendantistes composée du Palika (Parti de Libération Kanak) et de l’Union progressiste mélanésienne (UPM). Lors de son 45ème congrès, qui avait eu lieu en novembre dernier, le Palika avait demandé « à ce que la troisième consultation se tienne avant la tenue de la campagne présidentielle pour éviter le chevauchement de cette échéance capitale avec les élections nationales ».

Que le oui ou le non l'emporte, le calendrier annoncé prévoit en outre « une période de convergence, de discussions et de stabilité » jusqu'au 30 juin 2023, pour définir « un projet consensuel », qui sera lui aussi soumis à référendum. « Qu'est-ce qui justifie qu'au moment le plus important de notre histoire, on se précipite ? », a interrogé Louis Mapou dont le parti plaide pour un scrutin en septembre 2022, en limite du délai légal borné par l'accord de Nouméa. 

Ses déclarations interviennent alors que le FLNKS est traversé par de profondes divisions, qui paralysent depuis près de 4 mois l'installation du nouveau gouvernement collégial élu. Les référendums du 4 novembre 2018 et du 4 octobre 2020 ont été remportés par les pro-France avec 56,7% puis 53,3% des voix. Le ministre Sébastien Lecornu a justifié la tenue de ce troisième référendum à la fin de l’année pour éviter une superposition avec la campagne présidentielle de 2022. 

Avec AFP.