Ce jeudi 16 mai s’est tenu à Maurice le 38ème Conseil des ministres de la Commission de l'océan Indien (COI). Cette séance a réuni des ministres de l’Union des Comores, de Madagascar, de Maurice et des Seychelles. La France y était représentée par la secrétaire d’État au développement et aux partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou. Un évènement où la présidente de la Région Réunion, Huguette Bello, a tenu a rappelé les enjeux de la région et la nécessité de plus inclure le territoire aux différentes négociations entre les territoires.
C’est à l’occasion de la 38ème session du Conseil des ministres de la Commission de l’océan Indien qu’Huguette Bello, Présidente de la Région Réunion, s’est exprimée sur le positionnement du territoire au cœur de sa zone géographique, rappelant les enjeux croissants et la nécessité d’une meilleure coopération. Lors de sa prise de parole à Maurice, ce 16 mai 2024, elle s’est ainsi exprimée. « Notre positionnement géographique représente un atout que nous devons valoriser en conciliant, d’une part, notre appartenance à notre environnement régional, et, d’autre part, les liens qui nous unissent à l’Europe.
Cela doit être le cas bien évidemment, au sein de la Commission de l’océan Indien, mais également au-delà. C'est tout le sens de la politique de codéveloppement et de coopération renforcée que nous portons dans des domaines clés, telles que la sécurité alimentaire, la souveraineté énergétique, le désenclavement maritime et aérien et numérique, ou encore la gestion de crise à l’échelle régionale. Mais celle-ci ne sera possible qu'à travers une meilleure articulation de notre politique avec celle des pays de la zone ».
Inclure d’avantage La Réunion dans les échanges
Durant ce rendez-vous clé pour les acteurs de la zone océan Indien, les discussions ont porté sur une multitude de thématiques, à l’instar de la sécurité et du développement durable de la région, incluant la sécurité maritime et alimentaire, la résilience climatique, ainsi que la gestion des écosystèmes. Huguette Bello a souligné l'importance du codéveloppement et de la coopération renforcée pour adresser les défis régionaux. Elle a également plaidé pour une intégration plus poussée de La Réunion dans les négociations des accords commerciaux afin de mieux défendre les intérêts du territoire. « Cette articulation c’est aussi celle d’une complémentarité des fonds FEDER, notamment dans le cadre du programme INTERREG, et des fonds NDICI de l'Union européenne. Cette synergie financière doit permettre de mettre ces outils au service de vraies stratégies de coopération régionale et de concrétiser des projets régionaux d'envergure, au sein desquels La Réunion prendra toute sa place, dans des domaines tels que le développement des échanges régionaux, la protection de l'environnement, ou encore la promotion de la jeunesse. Elle doit aussi permettre une meilleure association et une meilleure prise en compte des intérêts de La Réunion dans les projets de la Commission de l’océan Indien. De la même manière, cela suppose une intégration également plus étroite de La Réunion aux discussions sur les accords commerciaux négociés et signés dans son environnement régional, afin que nos intérêts soient pris en compte. C’est le cas des Accords de Partenariats Économiques dont les enjeux sont cruciaux pour notre territoire », a encore expliqué la présidente de la région Réunion.
La Réunion : Un Carrefour Stratégique
L’un des points abordés lors de cette commission, c’est l’annonce de la France qui, en collaboration avec l’Union européenne, va déployer dès septembre un expert technique international pour appuyer les efforts de sécurité maritime, avec un focus particulier sur un projet majeur à La Réunion : l'Académie de sécurité dans l’océan Indien. Huguette Bello, elle, a abordé les défis spécifiques auxquels La Réunion et ses voisins sont confrontés, notamment les vulnérabilités liées au changement climatique, la dépendance énergétique, et l'isolement géographique. "Nos territoires partagent les mêmes défis et cela va s'accentuer dans les années à venir, accroissant notre vulnérabilité," a-t-elle déclaré, mettant en évidence la nécessité d'une action collective. À travers cette prise de parole, La Réunion réaffirme sa volonté de renforcer les liens régionaux, affronter les défis communs et promouvoir une sanctuarisation de l'océan Indien, un élément crucial pour la prospérité future de la région. "Par notre présence, nos atouts et nos liens culturels historiques, nous présentons de multiples opportunités en faveur du codéveloppement mais également, et surtout, de la paix," a-t-elle souligné, ajoutant que "l’océan Indien doit être sanctuarisé en zone de paix, zone stratégique dans l’équilibre géopolitique".
Abby Said Adinani